Selon lui, l'attaque chimique à Khan Cheikhoun, qui a eu lieu le 4 avril 2017 et a tué près de 80 personnes, est de nouveau évoquée pour pousser Moscou à soutenir l'initiative d'une enquête spéciale sur la Syrie orientée par des pays occidentaux, tels que les États-Unis, la France et la Royaume-Uni.
«Si la Russie refuse, elle sera frappée médiatiquement. Ainsi, la Russie serait liée à cet incident [chimique, ndlr] de telle ou telle manière si elle ne permet pas d'établir la vérité. En cas de besoin, tout cela sera lié à l'histoire des Skripal», a expliqué M.Saleh.
«Si l'on prend la décision de mener une enquête spéciale, le fait que la Turquie ait apporté un fort soutien à des terroristes à Idlib sera dévoilé. Cela pourrait être présenté comme une démarche russe contre la Turquie. […] En activant la question d'une enquête sur les attaques chimiques, l'Occident entend nuire aux relations stratégiques russo-turques», a-t-il ajouté.
Cela étant, M.Saleh a fait le lien entre le sujet des armes chimiques en Syrie et l'empoisonnement de Sergueï Skripal.
«L'enquête menée à Londres a montré l'impossibilité de déterminer où précisément la substance toxique А-232 [utilisée contre M.Skripal et sa fille, ndlr] a été fabriquée. Toutefois, il est clair que beaucoup souhaitent que la Russie soit le fournisseur du poison. […] On sait qu'en Syrie, toutes les réserves d'armes chimiques ont été détruites. Alors d'où viennent les agents chimiques? Selon le plan britannique, on veut aussi en accuser la Russie», a conclu l'interlocuteur de Sputnik.
«D'après l'actuelle stratégie américaine dans le région, l'affaire de l'utilisation d'armes chimiques peut être utilisée pour brouiller les cartes. Les États-Unis essayent d'accuser la Russie d'avoir échoué dans sa lutte antiterroriste», a-t-il indiqué.
Washington a besoin d'une escalade en Syrie pour plusieurs raisons, a expliqué M.Hasan. D'abord, pour montrer qu'il n'y a pas de victoire facile contre le terrorisme, ensuite pour entraver la stabilisation de la situation et finalement pour affirmer son contrôle sur les organisations internationales, a expliqué l'expert.
«Le Conseil de Sécurité de l'Onu est la seule exception parce que la Russie et la Chine sont capables d'opposer leur véto sur ces décisions», a-t-il ajouté.
«L'organisation Human Rights Watch agit dans le cadre de la stratégie américaine. Certains disent que Human Rights Watch évalue parfois de manière critique les actions des États-Unis. Mais cela fait partie de la guerre médiatique […]. Tout est fait pour que le grand public dans les pays de l'Otan et aux États-Unis ne sache pas ce qui se passe dans les faits dans les zones de conflits», explique-t-il.
Un rôle similaire est joué par les Casques blancs, selon lui.
«Maintenant, des pays occidentaux jouent la carde des armes chimiques, mais elle ne sert à rien. […] Ainsi, ils n'ont pas d'autre choix que des menaces et une escalade de la situation sur le champ de bataille. Poutine a récemment dit que les forces armées de la Russie étaient capables de repousser n'importe quelle agression et de protéger son pays et ses alliés», a conclu l'interlocuteur de Sputnik.
Le 4 mars dernier, l'ex-agent russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia ont été retrouvés inconscients aux abords d'un centre commercial de Salisbury. Une semaine plus tard, la Première ministre britannique, Theresa May, a accusé la Russie d'être derrière l'empoisonnement des Skripal, sans toutefois présenter de preuves pour appuyer ses allégations, avant d'expulser 23 diplomates russes du Royaume-Uni. La Russie a toujours démenti les allégations de Londres.