L’Occident et les prétendues attaques chimiques en Syrie

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Il y a exactement un an, l’opposition syrienne annonçait qu'une attaque chimique avait été commise dans la localité de Khan Cheikhoun (province d’Idleb) au nord du pays. Selon elle, cette frappe aurait été lancée par les forces gouvernementales.

Un peu plus tard, le président syrien Bachar al-Assad a qualifié de «mise en scène» les vidéos partagées activement sur internet montrant les prétendues répercussions de l'usage d'armes chimiques contre la population civile de Khan Cheikhoun.

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Les États-Unis ont préféré ignorer l'appel de la Russie à mener une enquête fouillée sur l'incident et n'ont présenté aucune preuve de la culpabilité des militaires syriens. Au lieu de cela, ils ont frappé la base militaire syrienne de Shayrat dans la nuit du 7 avril. Plus tard, les militaires russes ont lancé une alerte concernant les provocations fréquentes des djihadistes syriens utilisant des armes chimiques. L'état-major général de l'armée russe a souligné que les États-Unis étaient prêts à utiliser une provocation des insurgés dans la Ghouta orientale (banlieue de Damas) comme prétexte pour une frappe contre les quartiers gouvernementaux de la capitale syrienne.

Crime et châtiment

Dans la matinée du 4 avril 2017 sont apparues dans les médias et sur les réseaux sociaux des vidéos présentant les conséquences de l'utilisation d'armes chimiques contre les civils dans la ville de Khan Cheikhoun. L'opposition syrienne a rapporté 80 morts et 200 blessés. Elle a également souligné la responsabilité des forces gouvernementales syriennes, qui ont résolument démenti toutes les accusations et rejeté la responsabilité sur les combattants et leurs soutiens extérieurs.

Les autorités syriennes ont déclaré qu'elles n'avaient jamais utilisé d'armes chimiques contre les civils et les terroristes et que tout leur arsenal chimique avait été évacué du pays sous le contrôle de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Cette dernière avait précédemment publié une déclaration indiquant que les échantillons biologiques prélevés sur les corps des trois victimes et de sept blessés montraient qu'ils avaient été touchés par du sarin ou une autre substance similaire.

Les États-Unis ont préféré ignorer l'appel de la Russie à mener une enquête fouillée sur l'incident et n'ont présenté aucune preuve de la culpabilité des militaires syriens. Au lieu de cela, ils ont frappé la base militaire syrienne de Shayrat dans la nuit du 7 avril. Selon le Pentagone, les navires et les sous-marins de la marine américaine ont lancé au total 59 missiles de croisière Tomahawk.

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Dans une interview accordée à RIA Novosti à la fin du mois d'avril, le président syrien Bachar al-Assad a considéré l'histoire de l'attaque chimique à Khan Cheikhoun comme une mise en scène et souligné que les vidéos tournées par les «Casques blancs» ne faisaient que confirmer ses propos.
«Si l'on regarde les images, on peut constater que ces prétendus sauveteurs aidaient les gens sans porter de masques ou de gants. Ils se déplaçaient sans problème. Mais comment? Cela contredit absolument les caractéristiques du gaz sarin dont ils parlaient. C'était donc tout simplement impossible. Ils seraient morts, les autres aussi. Qui plus est, on ne sait pas si les gens qui étaient à terre avaient perdu la vie ou non. On peut truquer ces images. C'est facile. On ne peut donc pas baser ses affirmations uniquement sur les images et les vidéos, surtout si elles proviennent d'Al-Qaïda», avait-il indiqué.

Une enquête sans enquête

Bien que Damas ait plus d'une fois proposé toute l'aide possible à l'enquête sur les événements de Khan Cheïkhoun et offert des garanties de sécurité aux experts qui auraient dû visiter la base de Shayrat, lieu prétendu de stockage des munitions chimiques, les spécialistes n'ont visité aucun site syrien ayant des liens supposés avec l'attaque chimique commise dans la province d'Idleb.

Ainsi, selon les représentants américains, les experts du mécanisme conjoint de l'Onu et de l'OIAC ont désigné les autorités syriennes comme responsables de l'utilisation du gaz sarin. Le secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres a souligné le professionnalisme des spécialistes suite à la publication du rapport de l'Onu et de l'OIAC.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a indiqué à RIA Novosti que les experts avaient principalement utilisé en tant que preuves des témoignages qui suscitaient des «doutes énormes compte tenu du caractère intéressé des sources et des violations des exigences de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques en ce qui concerne le déroulé de la collecte et du stockage des preuves matérielles».

Deuxième tentative

Des provocations impliquant l'usage d'armes chimiques et de nouvelles frappes encore plus fortes des États-Unis contre Damas ont été sérieusement évoquées suite au lancement de l'opération de l'armée syrienne visant à libérer la Ghouta orientale (banlieue de Damas) des terroristes.
Alors que les médias occidentaux et certaines chaînes régionales en arabe publiaient des informations infondées sur l'utilisation de substances toxiques dans telle ou telle partie de la Ghouta orientale, le général Sergueï Roudskoï, chef de la direction des opérations de l'état-major général de l'armée russe, a souligné mi-mars 2018 les provocations fréquentes des combattants syriens impliquant l'usage d'armes chimiques. Il a également noté que les États-Unis étaient prêts à utiliser une provocation des insurgés dans la Ghouta orientale comme prétexte pour une frappe contre les quartiers gouvernementaux de la capitale syrienne.

«Nous disposons d'informations fiables concernant les préparatifs, par les rebelles, d'une mise en scène de l'utilisation d'armes chimiques par les forces gouvernementales contre la population civile. A ces fins, on a regroupé dans certains quartiers de la Ghouta orientale des femmes, des enfants et des personnes âgées pour qu'ils jouent le rôle de victimes d'un incident chimique», a-t-il indiqué.

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A son tour, l'armée syrienne a annoncé début mars avoir découvert un laboratoire de production d'armes chimiques dans la localité d'Aftris libérée des djihadites. Par ailleurs, les militaires syriens ont trouvé le 13 mars un laboratoire et un dépôt d'armes chimiques dans la localité de Chefonia. L'envoyé spécial de RIA Novosti a interrogé les habitants de la Ghouta orientale, notamment des quartiers prétendument bombardés par des munitions au chlore, mais aucun civil n'a rapporté l'empoisonnement de ses amis ou de membres de sa famille.

La menace persiste

Malgré les obstacles en tout genre posés par l'Occident, la libération de la Ghouta orientale touche pratiquement à sa fin. La participation directe du Centre russe pour la réconciliation des belligérants a favorisé les ententes avec les leaders des groupes radicaux syriens, ce qui a permis d'évacuer des milliers de combattants et les membres de leur famille de la banlieue Est de Damas.

Dans tous les cas, la menace de provocations impliquant l'usage d'armes chimiques persiste. Selon l'analyste politique syrien Sleiman Halil, les combattants contrôlés par les États-Unis, la Turquie et la Grande-Bretagne pourraient reprendre le «tournage des films sur les victimes des attaques chimiques» quand il sera de nouveau nécessaire d'augmenter la pression politique sur Moscou et Damas.

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