Selon le diplomate, son but était de «lancer le processus d'une enquête commune pour éclaircir toutes les questions liées aux accusations de la Grande-Bretagne à l'encontre de la Russie». En outre, la proposition prévoyait de confier un rôle central au directeur général de l'organisation, Ahmet Üzümcü, afin d'«entreprendre les démarches nécessaires à une telle interaction».
Cependant, le Royaume-Uni et ses alliés occidentaux ont «tué [cette initiative, ndrl]dans l'œuf», a-t-il déploré, ajoutant que selon leur vision la proposition tripartite n'était qu'un moyen de faire oublier la réticence présumée de la Russie à coopérer avec l'OIAC.
«L'impression est qu'ils craignent qu'au cours de l'enquête nous mettions les points sur les i et comprenions ce qui s'est passé en vérité. Ils craignent en fait de répondre de leur diffamation. Or, nous considérons qu'ils ne pourront pas y échapper», a estimé M.Choulguine.
Le projet de résolution conjointe des trois pays n'a pas récolté le nombre nécessaire de voix (majorité qualifiée aux deux tiers). Londres et Washington ont rejeté la proposition, des pays de l'Union européenne et de l'OTAN ont suivi leur exemple, ainsi que certains pays asiatiques.
«Or, faites attention, 23 pays [sur 41] ont refusé de s'associer de ce point de vue et ont voté soit en faveur du projet, soit se sont abstenus», a insisté le diplomate. «Ce qui est plus de la moitié du Comité exécutif [de l'OIAC].»
L'ex-agent double Sergueï Skripal et sa fille Ioulia ont été retrouvés inconscients près d'un centre commercial de Salisbury, en Angleterre, le 4 mars dernier. Le Royaume-Uni a accusé la Russie d'avoir organisé l'empoisonnement des Skripal par un agent neurotoxique qu'il appelle Novitchok (A-234). Moscou rejette catégoriquement ces accusations.
Face à ces propos, le Président Poutine a affirmé que des agents similaires au gaz A234 pouvaient être produits dans une vingtaine de pays et que l'intérêt de la Russie était qu'une enquête complète soit menée sur cette affaire, demandant qu'elle y ait accès.