Lors d'une conférence de presse conjointe donnée à Ankara, les dirigeants russe et turc ont, entre autres, évoqué l'affaire de l'ex-agent double Sergueï Skripal. A cette occasion, Vladimir Poutine a fait part de son avis.
«Comme vous le savez, moi-même ai appris la nouvelle [de l'incident de Salisbury] des médias. Je veux seulement ajouter que selon les informations d'experts internationaux, 20 pays environ peuvent produire des agents neurotoxiques de ce genre [comme le gaz A234]», a souligné le chef de l'État russe.
M.Poutine s'est dit étonné de la vitesse avec laquelle la campagne antirusse autour de l'affaire Skripal avait été lancée, vu que l'origine de l'agent toxique responsable de l'empoisonnement n'est toujours pas déterminée.
«Scotland Yard, comme on le sait, a officiellement déclaré qu'il lui faudrait au moins deux mois pour conduire une enquête appronfondie», a-t-il expliqué, soulignant que le directeur général du laboratoire de Porton Down, situé à huit km du lieu de l'incident, avait tout récemment annoncé dans un entretien accordé à Sky News que ses employés n'avaient pas pu déterminer le pays d'origine [de l'agent toxique].
«Ils ne sont pas parvenus à prouver que l'agent avait été produit en Russie», a souligné M.Poutine. «La vitesse avec laquelle la campagne antirusse a été déclenchée ne peut alors qu'étonner.»
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a par la suite affirmé que le gouvernement britannique devrait présenter ses excuses à Moscou parce qu'il est impossible de prouver la théorie de Londres concernant l'affaire Skripal.
Le 4 mars dernier, Sergueï Skripal et sa fille Ioulia ont été retrouvés inconscients aux abords d'un centre commercial de Salisbury. Une semaine plus tard, la Première ministre britannique, Theresa May, a accusé la Russie d'être derrière l'empoisonnement des Skripal, sans toutefois présenter de preuves tangibles pour appuyer ses allégations, avant d'expulser 23 diplomates russes du Royaume-Uni.
Selon les récentes informations, Ioulia Skripal est sortie du coma et son état s'améliore. Mais les diplomates russes se voient refuser de lui rendre visite bien qu'elle soit citoyenne russe.