Un des derniers exemples en date est l'affaire de la Présidente sud-coréenne Park Geun-hye qui a été destituée et arrêtée en 2017 pour collusion avec son amie Choi Soon-sil. Cette dernière a été condamnée le 13 février 2018 à 20 ans de prison pour corruption, abus de pouvoir et pressions sur des conglomérats sud-coréens. Le 27 février 2018, dans le cadre de cette même affaire, le parquet coréen a requis une peine d'emprisonnement de 30 ans à l'encontre de l'ancienne Présidente.
En juillet 2017, Luiz Inácio Lula da Silva, qui a occupé le poste de Président du Brésil de 2003 à 2011, a été condamné à neuf ans et demi de prison pour corruption et blanchiment d'argent dans le cadre de l'affaire de détournements de fonds de l'entreprise pétrolière d'État brésilienne Petrobras. Le scandale Petrobras a aussi touché le successeur de M.Lula, Dilma Rousseff qui a été destituée en 2016.
Une autre femme politique d'Amérique latine qui a des problèmes avec la justice est Cristina Fernández de Kirchner, qui a été Présidente de l'Argentine de 2007 à 2015. En 2016, Mme Kirchner a été inculpée pour avoir manipulé la Banque centrale pour soutenir le taux de change du peso argentin pendant les derniers mois de son mandat. L'année suivante, dans le cadre de l'enquête sur l'attentat contre le centre juif de Buenos Aires en 1994, elle a été accusée de trahison. Selon le juge Claudio Bonadio, Mme.Kirchner aurait dissimilé le rôle de l'Iran dans cette attaque en échange d'un traité commercial avec ce pays. Cristina Kirschner rejette ces accusations et insiste qu'elles ont été motivées politiquement. Toutefois, étant sénatrice, elle jouit de l'immunité.
L'actuel Premier ministre hébreu, Benjamin Netanyahou, est soupçonné d'avoir reçu des cadeaux de valeur de cercles d'affaires et d'avoir essayé de se mettre d'accord sur une couverture complaisante de sa politique avec le propriétaire d'un des plus importants quotidiens israéliens, le Yediot Aharonot. Au cours des derniers mois, M.Netanyahou et des membres de sa famille ont été plusieurs fois interrogés par la police. Benjamin Netanyahou insiste sur le fait qu'il n'a rien commis d'illégal et condamne ses adversaires politiques de faire pression sur la police et le procureur.
Si les hommes et femmes politiques mentionnés plus haut ne se sont pas soustraits à la justice, l'ex-Président géorgien Mikhaïl Saakachvili a fui son pays après avoir être accusé de détournement de fonds publics, d'abus de pouvoir et d'avoir eu recours à la force contre l'opposition lors d'une manifestation en novembre 2007. Le parquet général de Géorgie a aussi lancé en 2014 un mandat d'arrêt international contre M.Saakachvili. Mais, Interpol a refusé de l'inscrire sur sa liste de personnes recherchées.
En dehors de l'abus de pouvoir et du recours à la force contre l'opposition, il y a des atrocités telles que des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité qui n'appartiennent pas au passé.
En 2012, l'ancien Président libérien Charles Taylor a été condamné à 50 ans de prison par Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) pour crimes militaires et crimes contre l'humanité tel que des assassinats, des viols, de l'esclavage, etc. commis lors de la guerre civile sierra-léonaise (1991-2002). En septembre 2013, le TSSL a confirmé la condamnation de Charles Taylor.
Uhuru Kenyatta, Président en exercice du Kenya, a été accusé par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes contre l'humanité commis lors de la crise politique au Kenya des années 2007-2008 lors de laquelle 1.200 personnes avaient été tuées. Pourtant, le procureur n'a pas réussi à prouver sa culpabilité.