Les autorités chinoises doivent sérieusement envisager des possibles mesures visant à entraver l'intensification des contacts officiels entre les États-Unis et Taïwan après que le vice-secrétaire d'État américain pour l'Asie de l'Est et le Pacifique, Alex Wong, est arrivé ce mardi à Taipei, écrit le journal public chinois Global Times dans un éditorial.
Selon le Global Times, de telles démarches vont à l'encontre du principe «Un pays, deux systèmes» auquel Pékin adhère à l'égard de Hong Kong, de Macao et de Taïwan. L'éditorial note que la Chine pouvait «faire pression sur les États-Unis» dans la situation autour de la péninsule coréenne, sur le problème nucléaire iranien et s'opposer plus activement aux États-Unis dans des organisations internationales comme l'Onu.
De plus, le journal estime que «la Chine doit se préparer à un affrontement militaire direct dans le détroit de Taïwan» et qu'«il faut faire comprendre que l'intensification des contacts officiels entre les États-Unis et Taïwan aura de lourdes conséquences pour ce dernier».
L'éditorial évoque même la version selon laquelle la Chine pourrait envoyer des avions et des navires de guerre dans le détroit de Taïwan.
«Empêcher le mouvement indépendantiste de Taïwan et favoriser l'unification par des moyens pacifiques peut revenir cher, probablement plus cher que les pertes à court terme causées par une unification forcée. Il est faux de penser que la réunification pacifique sera un processus harmonieux et heureux. Les autorités taïwanaises ne changeront de politique que lorsqu'elles n'auront plus d'autres choix. Les bâtons importent plus que les fleurs sur le chemin vers la réunification pacifique», estiment l'édition.
Les relations officielles entre le gouvernement central de la République populaire de Chine et la province insulaire ont été interrompues en 1949. Les forces du Kuomintang dirigées par Tchang Kaï-chek se sont retranchées à Taïwan après avoir subi une défaite dans la guerre civile contre le parti communiste. Les contacts d'affaires et informels entre Taïwan et la Chine continentale ont repris à la fin des années 1980. Depuis le début des années 1990, les parties entretiennent des contacts par le biais d'organisations non gouvernementales.