Pièces ukrainiennes dans les missiles de Pyongyang: Kiev trouve le bouc émissaire

© Sputnik . Ilia Pitalev / Accéder à la base multimédiaDes missiles balistiques nord-coréens
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Confirmant la présence éventuelle de composantes de fabrication ukrainienne dans les missiles nord-coréens, Kiev a trouvé la main qui doit porter le chapeau pour leur transfert à Pyongyang, et cette main n’est autre que celle du Kremlin, comme vous pouvez le deviner.

Kiev a changé de tactique dans sa position sur la piste ukrainienne dans le programme balistique nord-coréen, décidant que la meilleure défense, c'est l'attaque. Si, en août dernier, il a nié formellement tout lien entre l'Ukraine et la vente à la Corée du Nord de moteurs-fusées RD-250 fabriqués par l'usine ukrainienne Ioujmach, il a maintenant reconnu la présence éventuelle de composantes de fabrication ukrainienne dans les missiles nord-coréens, mais a suggéré que ces pièces ukrainiennes étaient parvenues en Corée du Nord via la Russie.

Ainsi l'Ukraine a confirmé que les tout derniers missiles balistiques nord-coréens pourraient contenir des composantes du moteur soviétique RD-250 fabriqué par l'entreprise ukrainienne Ioujmach, suite au dernier rapport d'un groupe d'experts de l'Onu effectuant un suivi de l'application des sanctions contre Pyongyang. Mais comme d'habitude, elle a trouvé le véritable et unique coupable: Moscou.

Il est vrai que cette fois-ci, les accusations sont très atténuées: Kiev a mentionné en filigrane que les moteurs-fusées dont la Corée du Nord a profité pour développer ses missiles balistiques avaient été transférés, à l'époque, en Russie.

Le rapport, dont la publication est attendue ce 16 mars, informe que les experts ont reçu une information de la part d'un pays selon laquelle le moteur fusée soviétique RD-250 avait servi de base au moteur des missiles balistiques nord-coréens, qui seraient intercontinentaux, selon les affirmations de Pyongyang et les estimations d'experts occidentaux. Ce moteur a été développé par le groupement recherche-production Energomach, et les documents pour sa fabrication en série ont été remis, en 1965, au bureau d'études Youjnoïé et au groupement de production Ioujmach situés à Dniepr (ancien Dniepropetrovsk), en Ukraine.

«L'Ukraine a confirmé au groupe (d'experts) que le moteur (du missile balistique) nord-coréen contenait, avec un fort taux de probabilité, des composantes de ce moteur», signale le rapport.

Mais selon les conclusions du dossier, la partie ukrainienne a tenté de se dédouaner, affirmant que les moteurs RD-250 utilisables avaient été emportés en territoire russe et que tous les documents liés à la production étaient «bien gardés dans des locaux spécialement aménagés».

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En août 2017, la piste ukrainienne dans le programme balistique de Pyongyang a été évoquée par The New York Times. Se référant à une recherche réalisée par Michael Elleman, de l'Institut international des études stratégiques, et aux données des services secrets américains, le journal a supposé que l'usine ukrainienne Ioujmach, qui traversait une période difficile dans les conditions de la crise, pouvait servir de source éventuelle de moteurs pour la Corée du Nord.

Si cette information a été qualifiée de provocation par le Premier ministre ukrainien Vladimir Groïsman, le secrétaire du Conseil de sécurité nationale d'Ukraine Alexandre Tourtchinov était péremptoire. Il a déclaré que l'information sur la participation éventuelle de spécialistes ukrainiens à la construction de moteurs-fusées pour Pyongyang « était dénuée de tout fondement » et qu'elle «avait été générée par les services secrets russes afin de dissimuler leurs propres crimes».

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Ce n'est pas la première fois que l'Ukraine se retrouve dans le collimateur des experts de l'Onu sur la Corée du Nord. En 2013, dans l'un de leurs rapports précédents, ils avaient informé sur une enquête relative à l'interception, en 2009, en Thaïlande, d'une cargaison d'arme partie de Pyongyang pour Kiev. Cet incident est l'un des plus sérieux de toute l'histoire des sanctions de l'Onu: 35 tonnes d'armements, notamment des missiles de 240 mm, des lance-grenades et des lance-roquettes mobiles, ont été découverts à bord d'un Iliouchine Il-76. Le fret a été estimé à 16 millions de dollars et l'avion appartenant à la compagnie géorgienne Air West Georgia avait été loué en leasing par la société écran SP Trading, implantée à Kiev et appartenant à deux citoyens ukrainiens.

L'Ukraine fait feu de tout bois pour se distancier de la Russie, à une seule exception, lorsqu' il s'agit des bavures ukrainiennes. Elle préfère alors remettre la responsabilité sur son passé soviétique qui, soit dit en passant, lui a donné les matériels de guerre et les armements dont elle se vante aujourd'hui.

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