Monde unipolaire = apartheid? Le parallèle entre le système politique raciste d'Afrique du Sud et la gestion internationale du monde voulu par les élites occidentales a de quoi étonner, il n'est pourtant pas si absurde. Qu'on en juge.
Lorsque l'apartheid s'installe en Afrique du Sud, une minorité ethnique, issue de l'immigration occidentale en Afrique, domine tous les domaines du pays —politique, économie, défense…- aux dépens de l'écrasante majorité de la population, et notamment celle de souche. Prenez maintenant le système de gestion du monde qui s'est imposé à la chute de l'URSS, le fameux système unipolaire. À ce moment, les élites de pays ne représentant pas plus de 10% de la population terrestre se sont instituées décideurs de toutes les affaires de la planète, à commencer par les USA, devenus les gendarmes autoproclamés du monde.
Des «valeurs universelles» dont eux seuls ont le secret. Et même si la majorité de l'humanité ne veut pas de ces prétendues «valeurs», on pense notamment au «mariage pour tous» et à d'autres exemples, eh bien tant pris: cette majorité terrestre est alors taxée d'extrémisme et déclarée non conforme à la prétendue «communauté internationale», une communauté qui ne rassemble, rappelons-le, tout au plus 10% de la population planétaire. Ceci sans même compter la large opposition, au sein même des pays occidentaux et notamment européens, des citoyens qui refusent d'être associés à la politique de leurs gouvernements et qui rejoignent volontiers le groupe des partisans de la multipolarité.
Après ces parallèles politico-historiques, évoquons maintenant les perspectives d'avenir.
Le régime raciste sud-africain d'apartheid, bien qu'ayant existé des dizaines d'années et pensant pouvoir encore perdurer autant, a fini par tomber. Et c'était tout à fait logique et prévisible. Car malgré toute la puissance oppressive dudit régime, il était devenu clair qu'une minorité ne pouvait pas dominer éternellement une majorité. Et c'est ce qui confirme qu'au niveau global, le système occidental de gestion du monde est appelé lui aussi à tomber.
Une chose est pour autant certaine: plus le temps passe et plus les réformes observées à divers endroits du monde confirment le succès du bloc russo-chinois, dans sa volonté de modifier définitivement les réalités géopolitiques et géoéconomiques du monde.
Prenons l'exemple de deux structures qui, précisément, jouent un rôle clé dans ce bouleversement du système néocolonial, à savoir l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et les BRICS.
La seconde (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) représente quant à elle 26% de la surface terrestre, plus d'un tiers du PIB mondial (appelé à augmenter dans les années à venir) et près de la moitié de la population du monde. Ajoutez à cela les pays qui rejoignent —et rejoindront prochainement- ces deux blocs et vous comprendrez que les injustices néocoloniales de l'unipolarité sont destinées à devenir de mauvais souvenirs.
En attendant, le travail doit se poursuivre.
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