Si la menace émanant de la Ghouta orientale disparaît et la situation se stabilise, Damas se retrouvera en sécurité, et les forces extérieures ne pourront plus recourir à la moindre occasion à la rhétorique du «changement de régime» en Syrie, a estimé Fehim Tastekin dans un entretien accordé à Sputnik.
«En comparant Alep et la Ghouta orientale, on constate que la Ghouta est un endroit où se sont retranchés des groupes armés, dont l'objectif est de renverser le gouvernement syrien, alors qu'Alep est le cœur économique et l'artère principale de la Syrie. Aussi, les sponsors de l'insurrection armée dans ce pays attachent-ils une importance toute particulière à ces deux régions syriennes», a expliqué l'interlocuteur de l'agence.
Et de rappeler qu'Alep avait été nettoyée des groupes radicaux grâce, pour beaucoup, à l'interaction russo-turque.
«Dans la Ghouta orientale, la situation demeure critique, et les missiles qui en sont tirés ne cessent de terroriser la capitale syrienne, faisant beaucoup de morts et de blessés. […] Mais au moment quand cette menace disparaîtra, un coup sérieux sera asséné à ceux qui financent, soutiennent, organisent et dirigent les affrontements armés en Syrie. Il s'agit en premier lieu de l'Arabie saoudite, du Qatar et, évidemment, des États-Unis», a relevé l'analyste.
Selon ce dernier, après la normalisation de la situation dans la Ghouta orientale, il ne restera que deux foyers d'instabilité en Syrie, notamment Idlib et le territoire à l'est de l'Euphrate.
«Malheureusement, dans la Ghouta orientale, les radicaux se servent toujours de civils comme d'un bouclier humain. Par ailleurs, une âpre lutte intestine se poursuit entre les groupes radicaux. On est en présence d'une situation tragique quand les uns s'enrichissent, alors que d'autres meurent de faim ou sont tués par des tirs de missiles. Et cette situation fait l'objet d'une sorte de vente aux enchères organisée par différents acteurs dans la région», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.