L'équipe de chercheurs a mené une série d'expériences avec trois types de virus: H1N1, responsable de l'épidémie de grippe porcine de 2009; H7N7, une souche plutôt dangereuse mais qui affecte rarement l'homme; et H3N2, qui est à l'origine de la plupart des cas de grippe cette année, annonce Journal of Neuroscience.
Des virus de ces trois souches ont été inoculés à des souris par injection nasale. Les cobayes sont tombés malades puis se sont rétablis. Un mois plus tard, ils avaient la même apparence qu'avant d'être malades.
Les chercheurs ont remarqué que la mémoire des souris contaminées avec les souches H3N2 et H7N7 était défaillante. Quand ils les ont lâchées dans un labyrinthe aquatique (dit de Morris, ndrl), les souris avaient des difficultés à mémoriser le chemin vers la plate-forme flottante. La mémoire des souris ayant développé une grippe de souche H1N1, moins virulente que les deux autres, fonctionnaient normalement.
Les scientifiques ont constaté que les neurones de l'hippocampe des souris touchées par une forme sévère de grippe avaient changé. Les neurones hippocampiques avaient moins d'épines dites dendritiques, qui joue un rôle fondamental dans la transmission synaptique dont dépend la formation de la mémoire.
Les virus de souche H7N7 peuvent infecter les cellules du cerveau, ceux des souches H1N1 et H3N2 beaucoup plus rarement. Mais une des explications des phénomènes observés réside certainement moins dans les souches virales elles-mêmes que dans le système immunitaire.
Dans le cerveau des souris, les chercheurs ont constaté que les cellules microgliales étaient extrêmement nombreuses, même deux mois après l'épisode de grippe. Probablement, les problèmes de mémoire chez les cobayes étaient liés à l'activité de cellules du système immunitaire pendant une longue période.
Les résultats de cette étude incitent à penser qu'une attention particulière doit être portée à la restauration des fonctions cognitives après des épisodes de grippe provoquée par des sources virulentes.