Moscou commente le coup médiatique sur la saisie d'un lot de cocaïne dans un bâtiment de l'ambassade russe à Buenos Aires. Les informations diffusées dans les médias regorgent de fakes, selon le ministère russe des Affaires étrangères. Voici des exemples d'inexactitudes expliqués par la diplomatie russe.
Tout le contraire
«Nous le répétons encore une fois: c'était tout le contraire. Les drogues ont été découvertes par les collaborateurs de l'ambassade, ce qui a été plus d'une fois souligné par la partie russe, tout comme par nos partenaires argentins», souligne le ministère.
Les accusations selon lesquelles les malfaiteurs envisageaient d'envoyer les stupéfiants à Moscou via la correspondance diplomatique sont également démenties:
«Nous répétons que la cargaison mentionnée n'aurait pas pu être envoyée par les canaux diplomatiques. Ces affirmations témoignent de la méconnaissance des mécanismes et des procédés d'envoi de la correspondance diplomatique, dont le contenu n'est évidemment pas défini par le personnel technique de la mission diplomatique».
Des centaines de fakes
Cette offensive médiatique n'a même pas épargné les morts. En effet, les journalistes ont impliqué dans ce scandale feu Piotr Polchtchikov, ancien collaborateur du département Amérique latine du ministère russe des Affaires étrangères. Ils ont lié son décès aux cartels de drogues, alors que des informations confirmées font état d'un accident n'ayant rien à voir avec son travail.
«En présentant ces accusations infondées, les auteurs de ce texte, ne se souciaient manifestement pas des sentiments des familles de nos diplomates décédés».
Parmi les fakes, on peut notamment citer les «décalages» que certains médias ont découvert entre les données sur le poids du fret confisqué: le ministère des Affaires étrangères parle de 389 kg et le FSB de 362 kg.
«Nous soulignons que le Ministère russe des Affaires étrangères n'a jamais rien dit concernant le poids concret de la cargaison saisie», rétorquent les diplomates.
Les journalistes de la chaîne Current Time ont même été jusqu'à dire que le marché national des stupéfiants était depuis longtemps «contrôlé par le ministère russe des Affaires étrangères et les structures de force concernées».
Le ministère souligne qu'il existe des centaines de publications de ce genre et que, l'enquête étant encore en cours, la seule source d'information fiable sur ce thème reste les communiqués officiels des forces de l'ordre.
Une opération conjointe
L'année dernière, les services secrets des deux pays ont réussi à empêcher la livraison de 389 kg de cocaïne à Moscou. Plusieurs suspects ont été arrêtés en Argentine, d'autres en Russie. Les valises remplies de drogue ont été découvertes sur le territoire de l'ambassade russe, dont les collaborateurs ont transmis l'information aux policiers.
Lors de l'opération spéciale, la cocaïne avait été remplacée par de la farine. Les policiers avaient mis des puces de géolocalisation dans les valises et établi les écoutes téléphoniques des personnes impliquées dans le trafic des stupéfiants. La valeur estimée des drogues confisquées atteint 50 millions d'euros sur le marché noir.