L'Irak ne ferait que gagner à la diversification des sources de son armement, et même si cela déplaît aux États-Unis, il lui faut revenir aux armes russes qui avaient été largement utilisées par l'armée irakienne avant 2003, a déclaré à Sputnik Muataz Mahi Abdel Hamid, directeur du Centre irakien de sécurité et de stratégie.
«Le gouvernement irakien se rend compte de la nécessité de revenir à la stratégie militaire de l'est [et aux partenaires de l'est, ndlr], la stratégie militaire occidentale réalisée après 2003 s'étant illustrée comme parfaitement inefficace», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'expliquer que tout le monde avait constaté que cette stratégie occidentale n'assurait pas la direction requise des opérations.
«Néanmoins, plusieurs pays régionaux s'opposent à ce que l'Irak devienne une plateforme pour une attaque éventuelle contre Israël ou d'autres États voisins. Certaines monarchies du Golfe préfèrent que l'Irak soit soumis aux États-Unis qui ne veulent pas voir l'Irak s'équiper de S-400», a poursuivi l'analyste.
Selon ce dernier, il est peu probable qu'un contrat d'acquisition de systèmes russes de missiles sol-air S-400 soit signé dans un proche avenir, étant donné une multitude d'obstacles.
«Tout porte à croire par conséquent que l'Irak restera un pays faiblement armé. Nous l'avons déjà vu dans la longue guerre à usure contre les terroristes qui n'ont d'ailleurs occupé qu'un tiers du territoire irakien», a résumé Muataz Mahi Abdel Hamid.
De son côté, l’ambassadeur irakien en Russie a démenti les rumeurs sur des négociations en cours à Moscou sur des livraisons en Irak de S-400, en indiquant que Bagdad n’avait pas encore pris de décision sur cette question.
Le S-400 Triumph (désignation Otan: SA-21 Growler) est un système de missiles sol-air de grande et moyenne portée destiné à abattre tout type de cible aérienne: avions, drones et missiles de croisière hypersoniques. Le système est capable de tirer simultanément 72 missiles sur 36 cibles qu'il détecte à une distance de 600 km.
Conçu par le bureau d'études Almaz-Anteï, le système S-400 Triumph est en dotation dans l'armée russe depuis 2007.