Le journaliste allemand Hayo Zeppelt souhaite mener une enquête sur les skieurs asthmatiques norvégiens, rapporte le Deutsche Welle. La raison en est que l'asthme a permis à ces athlètes d'avoir accès à des médicaments interdits à d'autres sportifs.
Outre Johannes Klaebo, plusieurs médailles olympiques ont été remportées par les fondeurs Martin Sundby, Ragnil Haga et Marit Bjergen. Tous asthmatiques, ils ont avoué eux-mêmes être malades.
Désormais, lorsque qu'on prononce le mot «Norvège», on s'imagine non seulement des médailles d'or mais aussi un aérosol contenant du salbutamol. Si la Ventoline, nom courant du salbutamol, sert le plus souvent à traiter l'asthme comme stimulant de l'appareil respiratoire, elle présente à haute dose des effets anabolisants et améliore la respiration même chez les non-asthmatiques.
«Si vous prenez beaucoup de médicaments contre l'asthme, cela vous donne le même effet que si vous utilisiez des stéroïdes anabolisants. Environ 70% de toutes les médailles que les Norvégiens ont reçu, depuis 1992, ont été obtenues par l'utilisation de médicaments contre l'asthme», indique le journaliste suédois Hasse Swens, dont les paroles ont été retransmises sur la chaîne de télévision SVT dans un film sur le dopage.
Il s'agit non seulement d'aérosols, mais aussi de médicaments plus sérieux. Ainsi, il y a une semaine, la chaîne de télévision publique norvégienne NRK a publié une liste contenant 52 médicaments que les Norvégiens avaient emportés à Pyeongchang. Ce qui est le plus intéressant dans cette liste, c'est le Celestone et le Kenacort-T.
Le chef du groupe des médecins de l'équipe nationale norvégienne aux Jeux Olympiques Mona Kjeldsberg a précisé que l'équipe avait pris ces médicaments avec eux «à tout hasard».
Entre-temps, l'Agence mondiale antidopage (AMA) reste muette, sans prêter la moindre attention à ces enquêtes, alors que le scandale du dopage en Russie n'avait été provoqué que par un film allemand…