Pourquoi les «derviches» iraniens auraient-ils versé le sang de policiers à Téhéran?

© AP Photo / Vahid Salemipolice, Iran
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Lundi, dans des heurts survenus à Téhéran entre des manifestants se déclarant soufis de la confrérie des derviches Gonabadi et les forces de l’ordre, trois policiers et deux miliciens du Bassidj ont été tués. Il y a eu une trentaine de blessés et environ 300 interpellations. Un politologue iranien a commenté la situation pour Sputnik.

Lors de cet incident parfaitement inédit dans la rue Pasdaran de la capitale iranienne, un bus a foncé dans un commissariat, percutant les policiers qui ont mis près de 40 heures pour calmer un groupe d'individus qui s'étaient rassemblés avec des armes blanches et des cocktails Molotov dont ils ont fait usage, a annoncé à Sputnik Hassan Shemshadi, observateur militaire et correspondant de la Radio-Télévision de la République Islamique d'Iran en Syrie et en Irak.

In this picture released by the official website of the office of the Iranian supreme leader, Supreme Leader Ayatollah Ali Khamenei delivers his speech in a meeting with a group of religious performers in Tehran, Iran, Thursday, April 9, 2015 - Sputnik Afrique
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«Depuis des siècles, les adeptes de la confrérie Gonabadi, tout comme les représentants d'autres minorités religieuses, cohabitent en paix sur le territoire de notre pays. Qui plus est, après la Révolution islamique de 1979, les droits des soufis ont été inscrits dans la Constitution. Nombre d'entre eux font partie du Conseil musulman au parlement iranien», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.

Et d'ajouter que les représentants de ces minorités religieuses vivaient également en bonne intelligence avec les musulmans chiites et sunnites.

Selon M.Shemshadi, un tel comportement violent est tout à fait atypique des soufis.

«Toutes les structures et administrations engagées aujourd'hui dans l'enquête sur ces troubles sont unanimes pour estimer que leurs organisateurs et acteurs n'ont rien à voir avec les soufis de la confrérie des derviches Gonabadi, dont le mode de vie ascétique ne leur permet tout simplement pas de prendre les armes ni de perpétrer une agression contre les forces de l'ordre», a souligné l'expert.

Selon les structures judiciaires, une force tierce de l'extérieure serait impliquée dans ces heurts sanglants.

Pro-government demonstrators wave their national flag during a march in Iran's holy city of Qom, some 130 kilometres south of Tehran, on January 3, 2018, as tens of thousands gathered across Iran in a massive show of strength for the Islamic rulers after days of deadly unrest. - Sputnik Afrique
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De son côté, M.Shemshadi rappelle que ces affrontements sanglants entre «derviches» et forces de l'ordre sont survenus quelques semaines après une puissante vague de manifestations qui s'étaient déroulées dans plus de 80 villes.

«Au départ, ces actions n'avaient rien d'illégitime, leurs participants exprimant leur mécontentement par la situation économique, mais après elles ont dégénéré en émeutes antigouvernementales grâce aux efforts de ceux qui depuis une quarantaine d'années s'appliquent à renverser le pouvoir et l'État en Iran», a conclu l'interlocuteur de Sputnik.

Les derviches sont des musulmans soufis appartenant à différentes confréries et sont présents en Iran, en Turquie et en Syrie. La confrérie Gonabadi est l'une des confréries soufies les plus influentes en Iran.

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