Des exercices militaires avec la participation des escadrons d'avions A-10 de l'Otan sont prévus en République serbe de Bosnie-Herzégovine pour 2019, annonce Dnevnik, un site Web basé à Sarajevo, en faisant référence aux documents officiels du ministère de la Défense de Bosnie-Herzégovine.
Les documents indiquent que les exercices se dérouleront en deux étapes. La première, en 2018, inclura une formation théorique des représentants des forces armées. La deuxième étape aura lieu sur un site d'essai près de la capitale de la République serbe de Bosnie, à Banja Luka, début 2019. Fait remarquable: les manœuvres impliqueront dix avions A-10 de l'Otan transportant des missiles Vulcan, qui utilisent de l'uranium appauvri pour perforer les blindages.
L'uranium appauvri est bien connu des Serbes en Serbie et en République serbe de Bosnie-Herzégovine, et un débat sérieux se poursuit quant à son impact sur la croissance des cas de cancer dans la région.
Le vice-ministre de la Défense de Bosnie-Herzégovine Boris Jerinic a qualifié des informations sur l'utilisation possible de l'uranium appauvri pendant les exercices de «mensonges». Le responsable a déclaré mardi au quotidien Euroblic que les détails de l'organisation des exercices devaient encore être convenus, «mais il est possible que des avions y participent.»
«Aucuns obus ne sera utilisé, d'autant plus ceux avec de l'uranium appauvri. Cela n'est fait nulle part dans le monde et aucun de nous ne permettrait une telle chose. Il n'y aura pas de conséquences pour les citoyens», a-t-il conclu.
Dans une interview accordée aux médias locaux, le Président de la République a expliqué qu'il ne s'opposait pas aux exercices de l'Otan en tant que tels:
«C'est une chose que les exercices auront lieu à 15 kilomètres de Banja Luka avec la participation des avions de l'Otan. Cependant, on ne sait pas pourquoi ils sont nécessaires car la Bosnie-Herzégovine n'a pas sa propre armée de l'air. Mais le problème n'est pas dans les exercices, mais dans l'utilisation de l'uranium appauvri. Ils disent actuellement qu'il n'y a pas d'accord, mais nous avons des documents et des preuves indiquant que c'est faux», a déclaré M. Dodik à la chaîne serbe Prva TV.
Dans une interview à Sputnik, le Président a expliqué que le plan avait été préparé en secret, mais certains représentants des autorités bosniaques, qui avaient participé aux négociations au nom de la République serbe de Bosnie, avaient fait surgir les détails.
«Nous l'avons appris de la part de personnes consciencieuses qui comprennent qu'elles représentent la République serbe. C'est ainsi qu'elles diffèrent de ceux prêts à la trahison. Ils ont adopté ce plan, qui comprend également l'utilisation de munitions contenant de l'uranium appauvri. Le plan prévoit également le début de la sensibilisation de la population locale dès février, de sorte qu'elle croie au bénéfice de ces exercices, auquel je ne crois certainement pas», a-t-il déclaré à Sputnik.
M.Dodik a souligné que dans ces conditions, la République ne donnerait pas son feu vert aux exercices.
«Certains diront "personne ne vous demandera votre avis". Laissez-les essayer d'organiser les exercices et ils verront que cela ne marchera pas», a déclaré le Président.
Il est intéressant de noter que quelques jours avant l'apparition des informations sur les exercices militaires, le journal croate Jutarnji list avait écrit que la Russie envisageait de construire trois bases militaires en République serbe de Bosnie-Herzégovine à l'aide desquelles «Poutine peut garder toute l'Europe en vue de ses missiles». Néanmoins, M.Dodik a qualifié ces rumeurs d'«absurdités»:
«Le plus souvent, ce type d'information vient des Serbes qui reçoivent leur salaire des institutions occidentales. Ils inventent des histoires qui devraient correspondre au stéréotype général sur les Russes, qui viennent pour gâcher quelque chose en Europe. Mais ce sont des mensonges absolus. Nous développons une coopération constructive avec les Russes, et c'est ainsi que cela se passera. Nous coopérerons dans tous les domaines, que cela plaise ou non. »