Par analogie avec la phrase «Qui si ce n’est pas Poutine?» qui circule depuis des années en Russie, on pourrait résumer leur contenu à «Qui si ce n’est pas Navalny?»: l’absence du «principal opposant» est évoquée en abondance. «Présidentielle en Russie: face à Poutine, sept candidats et un grand absent» dit le titre d’une publication parue ce 16 février sur le site de la BFM.TV. Le Monde évoquait pour sa part le 9 février une «compétition taillée sur mesure pour Vladimir Poutine». Est-ce l’absence de cet opposant qui garantit le succès de Poutine?
«Ce juriste charismatique a créé la surprise en organisant des manifestations d'ampleur contre le pouvoir l'année dernière», lit-on dans la publication de la BFM.TV, ce qui est d’un côté n’est pas faux puisque des rassemblements ont bien eu lieu. Mais, de l’autre, si on prend en compte les résultats du sondage réalisé fin novembre dernier par l’agence Gallup international, Alexeï Navalny n’aurait bénéficié que de 3% des voix si la présidentielle s’était tenue le dimanche suivant l’enquête. Selon cette même étude, 8% des personnes interrogées auraient donné leur voix au candidat du Parti libéral-démocrate (LDPR) Vladimir Jirinovski, 7% à Guennadi Ziouganov (leader du Parti communiste qui a fini par ne pas présenter sa candidature, proposant celle de Pavel Groudinine), 2% pour la journaliste Ksenia Sobtchak, autant pour Grigori Iavlinski, candidat du parti démocratique russe Iabloko. Vladimir Poutine aurait alors remporté 75% des voix.
Inconsistance des candidats?
Et que se passe-t-il sur le terrain? Un récent sondage mené par le Centre d’étude de l’opinion publique russe (VTsIOM) montre que si le premier tour de la présidentielle s’était tenu le dimanche dernier, Vladimir Poutine l’aurait remporté avec 71,5% des voix. Par ailleurs, aussi bien des candidats (oui, pas tous) que des électeurs et des figures d’opposition ne renoncent pas à l’idée de la tenue d’un second tour, notamment en misant sur le succès de l’homme d’affaires Pavel Groudinine, candidat du Parti communiste qui brigue pour la première fois un mandat présidentiel. Le temps montrera qui a raison.
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