Il s'agirait de la première perte d'un avion par la partie israélienne depuis le début de son intervention dans la crise syrienne. Selon certains experts, la destruction de l'appareil israélien risque d'entraîner une escalade des tensions dans les rapports entre les deux pays qui sont formellement en état de guerre depuis la naissance même de l'État hébreu en 1948.
Le plateau de la discorde
L'incident du 10 février s'ajoute à une série déjà longue d'affrontements enregistrés le long du no man's land situé sur les hauteurs du plateau du Golan, conquis par Israël pendant la guerre des Six Jours (1967) et la guerre du Kippour (1973). L'annexion du Golan n'est pas reconnue par la communauté internationale et est considérée comme étant «sans effet juridique sur le plan international».
Six jours après, l'armée syrienne a ouvert le feu sur une patrouille israélienne près de la zone démilitarisée, endommageant un véhicule. Tsahal a alors répondu en bombardant les positions syriennes. Par la suite, la partie israélienne a signalé que plusieurs soldats syriens pourraient avoir été tués dans l'incident.
Le 23 juin 2014, Tsahal a réalisé une série de frappes aériennes contre les troupes fidèles au gouvernement de Damas en riposte à une attaque syrienne, tuant au moins une dizaine de militaires syriens.
Fin septembre 2014, un missile Patriot de l'armée israélienne a abattu au-dessus du Golan un bombardier Soukhoï Su-24 syrien qui aurait pénétré de 800 mètres dans l'espace aérien contrôlé par Israël. Les deux pilotes de l'avion attaqué auraient néanmoins réussi à s'éjecter avant de retomber en territoire syrien.
Le Hezbollah et les casques bleus aussi touchés
Au début de l'année 2015, six membres du Hezbollah libanais ainsi qu'un officier iranien ont trouvé la mort dans une frappe israélienne près de la ville de Quneitra.
Le 28 janvier 2015, deux soldats israéliens ont été tués dans l'extrême nord du Golan, lors d'une série d'attaques revendiquées par le mouvement chiite libanais Hezbollah. La partie israélienne a répliqué par des tirs d'obus, causant la mort d'un casque bleu espagnol.
Le 19 décembre 2015, les forces aériennes israéliennes ont tué le militant du Hezbollah Samir Kuntar dans un raid sur Jaramana, près de Damas. Le défunt était notamment chargé d'enrôler des Druzes pour combattre aux côtés du gouvernement syrien.
Le 13 septembre 2016, la partie syrienne a annoncé avoir abattu un avion et un drone israéliens après un raid près de Quneitra. Pourtant, l'armée israélienne a démenti ces informations.
Le 24 juin 2017, des projectiles syriens sont tombés dans la partie sud du plateau du Golan, après quoi l'aviation israélienne a bombardé des chars syriens. Bien que l'État hébreu ait affirmé que ces frappes n'avaient fait aucune victime, l'agence publique syrienne Sana a fait état de «plusieurs morts» sans en préciser le nombre.
Au début de l'année en cours, l'armée syrienne a annoncé avoir intercepté deux missiles sol-sol israéliens lancés depuis le plateau du Golan. Elle a également indiqué que quatre roquettes avaient été tirées par des avions, dont une avait été détruite par la défense anti-aérienne syrienne, alors que le reste était tombé près d'une position militaire, causant des dégâts matériels.