Une deuxième attaque contre les forces armées russes en Syrie a été menée depuis le territoire sous contrôle du groupe terroriste Front al-Nosra. Après une attaque de drones contre la base aérienne de Hmeimim, les terroristes ont ciblé un avion russe. L'avion a été abattu avec un système de missiles sol-air portatif ce qui pose la question de sa provenance et des voies de livraison de ces systèmes aux terroristes.
«Les quantités d'armes fournies dans la région sont telles qu'elles pouvaient passer librement d'un groupe terroristes à un autre par le biais des combattants qui ne restent jamais sur place. Aujourd'hui ils combattent avec ces armes au sein d'un groupe et demain, au sein d'un autre», souligne l'expert.
Il a ajouté que les éléments militaires des États prônant la mise en place d'une zone de désescalade et des postes d'observation à Idlib étaient confrontés à une menace directe et à une tentative de torpiller leurs efforts. Le fait qu'à quelques jours d'intervalle un char turc ait été détruit donnait à réfléchir.
Pour que la zone de désescalade d'Idlib soit vraiment libre d'affrontements, il faut que tous les pays participant aux négociations d'Astana conjuguent leurs efforts.
«Nous allons bientôt voir les intentions réelles de toutes les parties impliquées. Sont-elles, les États-Unis compris, sincères dans leur volonté de créer une zone de désescalade? Ou bien les États-Unis nourrissent-ils d'autres projets au sujet de ce territoire? Quelle est la position des pays européens? Il est évident que la Turquie et la Russie honoreront leurs engagements relatifs à la zone de désescalade, mais si d'autres acteurs tentent de torpiller ce processus, les affrontements et le chaos se poursuivront», conclut M.Aslantas.
Oytun Orhan du Centre d'études stratégiques proche-orientales (ORSAM) a évoqué la façon dont les systèmes de missiles portatifs s'étaient retrouvés entre les mains des terroristes. Selon lui, l'idée que les armes proviennent des États-Unis est la plus probable.
«En témoignent les données d'après lesquelles le groupe qui a abattu l'avion fait partie des éléments précédemment armés et formés dans le cadre d'un programme de soutien américain», raconte Oytun Orhan.
Selon lui, il est difficile d'imaginer que les systèmes portatifs pourraient être livrés en Syrie par des forces autres que les États-Unis. Sans être sûr à 100%, il suppose cependant que l'attaque contre l'avion russe pourrait être envisagée comme la poursuite de l'attaque de drones contre la base de Hmeimim.
«À mon avis, les tentatives précédentes du même genre, comme l'attentat contre Andreï Karlov et les attaques contre la base de Hmeimim, ont eu un effet contraire: la coopération entre nos deux pays s'est renforcée», a conclu Oytun Orhan.