A l'issue du congrès extraordinaire du parti, qui a décidé, par une majorité insignifiante, d'entamer les négociations avec le bloc CDU/CSU sur la création d'une coalition gouvernementale, le SPD a constaté une importante affluence de nouveaux membres: certains dirigeants d'organisations régionales des Jeunes socialistes (Jusos) du SPD ont en effet appelé à rejoindre, même brièvement, le parti pour dire non à la grande coalition lors du sondage prévu parmi les adhérents à l'issue des pourparlers. Parmi ces nouveaux adhérents se répand le slogan «Adhère pour dire non». Ce n'est pas la première fois qu'un sondage est réalisé au sein du SPD. Ce fut également le cas concernant la coalition avec la CDU/CSU en 2013. La direction des sociaux-démocrates compte donc établir une date à partir de laquelle l'adhésion au parti n'octroiera pas le droit de vote. Même si on ignore comment les nouveaux membres du SPD parviendront à faire changer la décision des 440.000 membres actuels. Selon le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Kevin Kühnert, leader des Jusos, a refusé de soutenir cette action, protégeant lui et son organisation de toute accusation de tenter de diviser le parti. Par ailleurs, immédiatement après le congrès extraordinaire du SPD, l'un des leaders du parti Die Linke, Sarah Wagenknecht, a appelé les 44% de délégués du congrès ayant voté contre l'alliance avec la CDU/CSU à rejoindre Die Linke. Pour sa part, Kevin Kühnert a appelé à changer le profil du SPD, ce à quoi pourrait notamment contribuer l'adhésion de nouveaux membres aux Jusos. C'est pour attirer de nouvelles forces au sein du parti qu'il fait aujourd'hui le tour de l'Allemagne en appelant à renforcer cette affluence de nouvelles forces. Il pense que Martin Schulz devrait quitter son poste de président du parti et que le SPD devrait se renouveler grâce à l'élaboration d'un nouveau programme du parti et la participation aux nouvelles élections législatives, les plus probables en cas d'échec des négociations de coalition.
D'autant qu'en cas de résultat négatif au sondage sur la coalition avec la CDU/CSU, les nouvelles élections deviendraient inévitables. Or, comme l'indique une étude de l'opinion publique menée immédiatement après le congrès extraordinaire du SPD, les sociaux-démocrates ont perdu plusieurs points de soutien et ne bénéficient aujourd'hui que de 17% des intentions de vote en cas d'élection. Tandis que les partis Alternative pour l'Allemagne et Die Linke ont considérablement amélioré leurs positions.
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