Il n'est pas étonnant que le taux de crédibilité des États-Unis s'avère très bas, mais il étonnant qu'il ne soit pas encore plus bas, a déclaré à Sputnik Ender Helvacioglu, rédacteur en chef de la revue Bilim ve Gelecek (Science et Avenir).
«Dans les pays en développement qui sont opprimés en permanence, le soutien accordé à la politique de l'administration américaine a toujours été extrêmement faible. Sous les ex-Présidents Bush et Obama, la situation était à peu près pareille, mais après la décision de Trump sur Jérusalem, tout s'est aggravé», a rappelé l'interlocuteur de l'agence.
Et d'expliquer que cela s'expliquait entre autres par la politique hostile des États-Unis au Proche-Orient et en Amérique latine.
«Il est significatif que le nombre de sympathisants des États-Unis diminue également en Occident, notamment en Europe. Dans cette situation, on pourrait évidemment évoquer l'influence de la personnalité de Trump lui-même», a poursuivi M.Helvacioglu.
Selon ce dernier, bien que la politique pratiquée par l'administration Obama fût tout aussi hostile à l'égard d'autres peuples, elle essayait toutefois de garder l'image du progrès, de la démocratie, des valeurs occidentales et du développement scientifique et technique.
«Et voilà que Trump a compromis cette image des États-Unis dans le monde occidental. L'actuelle administration américaine n'est plus pour la communauté internationale une source d'espoir de voir la résolution des problèmes majeurs de l'humanité. Au contraire, les États-Unis sont considérés comme la principale source de problèmes dans le monde», a constaté le politologue.
Et de résumer qu'il en avait toujours été ainsi, mais que Trump ne voulait sans doute pas le cacher.
«Somme toute, l'administration impérialiste américaine est le principal problème mondial, et de plus en plus de personnes dans le monde s'en rendent compte», a conclu l'interlocuteur de Sputnik.
Un sondage Gallup réalisé en 2007 a montré, par exemple, que seulement 16% des Turcs soutenaient les États-Unis, et, selon un sondage effectué par la BBC en 2005, 82% de la population de la Turquie avait des sentiments antiaméricains.