Le cours du dollar continue jeudi sa baisse sur fond de déclarations du secrétaire du Trésor des États-Unis, Steven Mnuchin, qui avait assuré la veille que l'administration américaine n'était pas préoccupée par le niveau du dollar, qui poursuit son repli, au plus bas depuis plus de trois ans.
Pourtant, bien que la Maison-Blanche ait tenté de calmer les marchés, affirmant que l'administration était en faveur d'un dollar «stable», les analystes se sont empressés de caractériser le dollar de «stablement faible».
Le cours du dollar a fortement chuté mercredi après l'annonce de Steven Munchin. L'indice du dollar est tombé à 88,87 (le minimum depuis novembre 2014). En outre, la faiblesse du billet vert a eu deux conséquences indirectes sur le marché des matières premières. Le prix du baril de Brent a franchi le seuil des 71 dollars pour la première fois depuis décembre 2014 et l'or se négocie au plus haut depuis août 2016 à près de 1.360 dollars l'once, portant sa hausse à 10% par rapport à son point bas de la mi-décembre.
«La semaine dernière, le dollar était sous pression des attentes selon lesquelles la Banque centrale européenne et la Banque du Japon pourraient normaliser leur politique monétaire, mais la tendance baissière est entrée dans une phase entièrement nouvelle après les commentaires de Mnuchin», a déclaré à Reuters Yukio Ishizuki, stratège en devises chez Daiwa Securities à Tokyo.
Ce jeudi, les marchés se concentreront sur le discours du président de la BCE, Mario Draghi, qui devrait «freiner» la normalisation de la politique monétaire afin d'éviter un renforcement excessif de l'euro. Mais cela risque de ne produire aucun effet, selon Yukio Ishizuki.