Bien que les questions économiques occupent une grande part dans les protestations qui ont secoué les villes iraniennes du 28 décembre au 3 janvier, la solution à ces problèmes passe par des réformes politiques et davantage de libertés civiles, lit-on dans la presse réformatrice du pays.
Depuis 2013, le gouvernement du Président Hassan Rohani a beaucoup fait pour sortir l'Iran de cette crise économique et financière où il avait été plongé par les sévères sanctions internationales liées au programme nucléaire contesté de Téhéran.
On ne doit pas oublier non plus la signature du Plan global d'action conjoint (JCPOA), accord signé à Vienne, en Autriche, le 14 juillet 2015, par les huit parties suivantes: les pays du P5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies: les États-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne), ainsi que l'Union européenne et la République islamique d'Iran.
Mais qui étaient ces trouble-fêtes en Iran? Les jeunes, qui constituent plus de 60% de la population iranienne, sont fatigués de subir les pressions idéologiques et culturelles qui règlementent pratiquement toutes les sphères de la vie quotidienne. Par ailleurs, les adversaires du Président Rohani ont revendiqué le retour aux valeurs islamiques. Il y avait aussi parmi les manifestants des représentants des couches les plus démunies de la population iranienne. Ils protestaient contre la cherté de la vie et le chômage.
Il est significatif que les revendications des protestataires étaient souvent diamétralement opposées. La classe moyenne qui constitue, somme toute, l'assise du pouvoir du Président Rohani n'a pas soutenu ces manifestations de protestation.
Quoi qu'il en soit, il s'agit désormais pour les autorités iraniennes d'enquêter en profondeur sur les actions de protestations et de porter à l'ordre du jour les revendications légitimes des manifestants.
L'ayatollah Ali Khamenei a toutefois demandé aux responsables iraniens de «donner suite aux demandes du peuple», précisant que les «requêtes honnêtes et légitimes devaient être entendues mais séparées des actes de violence et de sabotage».
Toujours est-il que sur décision du conseil municipal de Téhéran, contrôlé par les réformateurs, un lieu public a été dévolu pour les rassemblements et les protestations, sur le modèle de Hyde Park à Londres. Les journaux réformateurs et le quotidien gouvernemental Iran ont consacré leur une à cette décision.