Les principes journalistiques ne sont pas de mise quand les médias mainstream américains parlent de la Russie, sinon les Américains seraient au courant des récentes révélations de la National Security Archive qui expliqueraient l’attitude de Moscou à l’égard de Washington, a déclaré Stephen Cohen, professeur émérite de sciences politiques aux universités de Princeton et de New York, cité par le journal The Nation.
En échange, M.Gorbatchev a accepté la réunification de l’Allemagne, qui était l’épicentre de la guerre froide, et son adhésion à l’Alliance. Cette décision du Président soviétique l’a rendu moins populaire dans son pays et a «probablement contribué à l’organisation d’une tentative de coup d’État en URSS en 1991», rappelle M.Cohen.
Mais l’Otan n’a cessé de s’élargir depuis la présidence de George Bush père et ses bases militaires se trouvent déjà à proximité des frontières russes. Cela montre que l’Occident a trompé la Russie d’après le professeur Cohen.
«Quand il s’agit de la Russie, le journal New York Times décide souvent s’il convient de le publier ou non, en fonction de raisons politiques», a indiqué M.Cohen.
M.Cohen explique ce silence par le fait que l’annonce d’une promesse non tenue à l’URSS «sape la légende selon laquelle la Russie de Vladimir Poutine est la seule responsable de la nouvelle guerre froide et des conflits et dangers qui l’accompagnent». Les principaux médias américains s’en tiennent à la politique traditionnelle à l’égard de Moscou et n’ont pas l’intention de la revoir, d’après l’universitaire.
«Le New York Times et le Washington Post semblent mépriser non seulement leurs propres normes journalistiques, mais aussi leur prétendu adage selon lequel la démocratie exige des citoyens pleinement informés», a conclu le professeur.