La Pologne pourrait prendre certaines mesures pour quitter l'Union européenne si celle-ci ne finançait plus le pays, a estimé Donald Tusk, Président du Conseil européen, relayé par The Telegraph.
Selon lui, le parti Droit et justice (PiS, au pouvoir) n'apprécie au sein de l'UE que l'avantage de toucher des ressources de sa part, sans faire grand cas des avantages comme un marché commun, un régime juridique et une sécurité garantie.
«Je peux facilement imaginer la situation si un jour la Pologne se retrouve parmi les contributeurs [de l'UE, ndlr]. Le gouvernement polonais décidera alors qu'il est temps de demander aux Polonais s'ils veulent toujours voir leur pays dans l'UE et ensuite tout faire pour qu'ils arrivent à la conclusion qu'il est nécessaire de dire au revoir à l'adhésion», a-t-il expliqué.
Mais tant que Varsovie est financée par l'UE, «le jeu en vaut la chandelle» pour les autorités du pays, selon lui.
«Bruxelles garde encore l'espoir — je ne dirais pas confiance, qui, elle, a malheureusement disparu — que la Pologne restera néanmoins dans l'UE», a indiqué Donald Tusk.
En vertu de l'article 7 du traité de l'UE, la réforme du système judiciaire menace la Pologne de suspension des droits de vote au sein du Conseil de l'Union, si les pays membres de l'UE approuvent cette décision. L'examen de la décision pourrait se tenir en février.
Le commissaire au Budget et aux Ressources humaines à Bruxelles, l'Allemand Günther Oettinger, a déclaré que la Commission européenne pourrait conditionner à l'avenir l'accès aux fonds européens au respect des valeurs et des décisions de l'UE, une déclaration qui vise clairement la Pologne.