Tout d'abord, les sanctions antirusses de l'UE violent le droit international, car elles ont été introduites à titre unilatéral et n'ont pas été avalisées par l'Onu à la différence, par exemple, des sanctions visant l'Iran ou la Corée du Nord, a déclaré à Sputnik l'avocat José Maria Vinals Camallonga, spécialiste du droit international à la Lupicinio International Law Firm, en Espagne.
«La Russie est membre à part entière de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et, comme tout autre État faisant partie de l'OMC, elle peut recourir à ses mécanismes pour régler des conflits qui peuvent surgir. Aussi, peut-elle également attaquer en justice l'action intentée par l'Union européenne», a souligné l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que la Russie ne violait pas les normes internationales, ses mesures restrictives ayant été adoptées en réponse et étant tout à fait proportionnelles.
«La politique pratiquée par Bruxelles contre Moscou s'est finalement retournée contre les intérêts de l'Union européenne. […] En tant que spécialiste en matière de sanctions, je peux dire que le comportement de l'UE est dérisoire et illégitime», a estimé l'interlocuteur de Sputnik.
Et de prévenir qu'en cas de retrait hypothétique de la Russie de l'OMC, les Européens seraient les principaux perdants, suite à la complication d'accès au grand marché russe extrêmement important.
«Je tiens à rappeler encore un détail. Dans le cadre de l'OMC, le plus [grand nombre, ndlr] d'actions en justice ont été intentées à l'encontre des États-Unis (129) et de l'Union européenne (83). Cela veut dire que Washington et Bruxelles violent le plus les règles de l'organisation», a résumé l'expert.
L'UE a intenté une action contre la Russie auprès de l'OMC pour récupérer 1,39 milliard d'euros afin de compenser les pertes liées à l'embargo russe sur la viande porcine en provenance d'Europe. L'OMC doit d'abord déterminer la légitimité des revendications de l'UE avant d'envisager des sanctions.
Cette compensation de 1,39 milliard d'euros correspondrait à la valeur totale des exportations de porcs européens vers la Russie, uniquement pour l'année 2013, avant l'imposition des sanctions. Moscou a décrété en janvier 2014 un embargo sur l'ensemble du porc européen, motivé par des cas de peste porcine africaine (PPA) et d'autres cas découverts en Lituanie et en Pologne.