Pendant toute l'année 2017, les thèmes du marché énergétique, du pétrole et l'accord entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et les principaux producteurs non-OPEP en vue de réduire la production, connu comme l'accord de l'OPEP+, ont préoccupé les économistes, dont beaucoup affirment que les cours du brut resteront à peu près au même niveau, a relevé Oleg Oboukhov.
«On n'exclut pas toutefois que la politique pourrait y apporter certaines corrections et surtout s'il s'agit de décisions d'États qui jouent un très grand rôle tant sur le marché pétrolier que sur la scène politique mondiale», a souligné M.Oboukhov.
Et d'ajouter que les experts étaient loin d'être unanimes.
«Les uns estiment notamment que l'augmentation lente, mais continue de la part de la production d'huile de schiste ne manquera pas d'éroder progressivement les prix du pétrole et que même la prolongation de l'accord de l'OPEP+ ne permettra pas d'éviter la chute imminente des cours», a noté l'observateur de l'agence.
Par contre, poursuit-il, d'autres prédisent une hausse d'au moins cinq à sept dollars le baril, misant sur l'accord de l'OPEP+, élément clé de la situation sur le marché énergétique. Force est cependant de reconnaître qu'il y a des sceptiques qui n'excluent pas le retrait de l'OPEP de l'accord avec les pays producteurs ne faisant pas partie du cartel.
«On ne doit pas non plus oublier que les États-Unis sont fermes dans leur volonté d'expansion sur le marché et d'élargissement de leur sphère d'influence énergétique. Cela préoccupe visiblement Riyad», a expliqué M.Oboukhov.
Pour les spécialistes du courtier Oddo BHF, le prix du pétrole pourrait se stabiliser à 58 dollars en 2018, mais risques et incertitudes planent toujours sur la prolongation de l'accord de l'OPEP+ portant sur la diminution de la production de pétrole.
Si en effet l'OPEP demeure optimiste pour un rééquilibrage du marché en 2018, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui défend les intérêts des pays occidentaux gros consommateurs d'or noir dit le contraire.
Selon l'AIE, les prix du pétrole pourraient reculer si cet accord n'était pas reconduit ou si les États-Unis augmentaient leur production d'huile de schiste.
Fin 2016, les exportateurs s'étaient engagés à réduire leur production cumulée de pétrole à 1,8 million de barils par jour, dont 300.000 barils produits par la Russie.