«Les comptes de M.Kadyrov ont été désactivés parce qu'on l'a ajouté sur la liste des sanctions des États-Unis et l'entreprise a été légalement obligée d'agir.»
Selon le média, une telle logique semble discutable puisque d'autres personnes qui se trouvent sur la même liste, comme le Président vénézuélien Nicolas Maduro, peuvent toujours utiliser leurs comptes sur Facebook ou Instagram.
Comme l'affirme The Intercept, cela signifie que soit les autorités américaines, soit l'administration de Donald Trump, «possèdent le pouvoir unilatéral et incontrôlé» de supprimer le compte de n'importe quelle personne placée sur la liste des sanctions de Facebook ou Instagram.
«Est-ce que quelqu'un pense que c'est un bon résultat? Est-ce que quelqu'un fait confiance à l'administration de Trump, ou à un autre gouvernement, pour obliger des plateformes de médias sociaux à supprimer et désactiver tout le monde pour que chacun reste silencieux, s'interroge le journaliste de The Intercept.
Depuis le 23 décembre dernier, le Président tchétchène Ramzan Kadyrov s'est vu suspendre ses comptes Facebook et Instagram. Deux jours avant cette suspension le département du Trésor des États-Unis le reconnaissait responsable de «meurtres extrajudiciaires, torture ou autres violations caractérisées des droits humains reconnus internationalement».
En 2016, l'association de défense des droits des Palestiniens MADA a publié un rapport dans lequel elle affirmait que la société Facebook, après avoir rencontré plusieurs ministres israéliens, aurait décidé de surveiller les comptes de ses utilisateurs palestiniens.
La rencontre en question, qui aurait donné lieu à des «discussions fructueuses» entre les deux parties, selon les autorités israéliennes, aurait eu pour objectif «la prévention des incitations à la violence», dans un contexte de recrudescence des tensions entre la Palestine et Israël. Cependant, l'association MADA soupçonne Israël de vouloir «empêcher la voix [des Palestiniens] de porter dans le monde».