«Si c'est gratuit, c'est toi le produit», un adage numérique qui se vérifie encore en France, après l'Allemagne et le Royaume-Uni. En effet, l'application WhatsApp est accusée de transfert illégal de données vers le réseau social Facebook. Numéros de téléphone, habitudes d'utilisation… passent d'une application à l'autre, à des fins notamment publicitaires. Une pratique qui touche quelque 10 millions de Français. La messagerie a tenté de se montrer rassurante, estimant que cela ne représentait que «très peu de données», d'après Le Monde.
«Ce n'est pas un consentement éclairé. C'est un consentement forcé: WhatsApp dit "Vous voulez WhatsApp? Vous êtes obligés de donner votre consentement." Ce n'est pas volontaire, c'est forcé […] C'est ça qui est répréhensible aujourd'hui.»
«C'est un gros montant. Mais aussi une épingle dans cet océan de liquidités dont dispose le géant américain. Je ne dirai pas que Facebook s'en fiche. Elle a quand même fait des efforts et coopère davantage avec les autorités de régulation européennes sur d'autres problèmes […] La multiplication des amendes finit par porter ses fruits.»
«On a de plus en plus de sanctions, de demandes allemandes, françaises et d'autres pays européens pour lutter contre l'hégémonie des Gafa. Les données personnelles, c'est l'enjeu majeur de tout ce jeu numérique. Les données, c'est l'or blanc. Pas seulement en matière de publicité, mais en matière de connaissance sur votre comportement, votre style de vie.»
Et de conclure:
«On peut, à terme, dans un univers dystopique, vous faire changer de style de vie, tout ça parce que ces algorithmes, contenus dans ces bases de données, vous connaissent mieux que votre propre personne.»