En Inde, le divorce instantané ou «triple talaq» a lieu lorsqu'un musulman termine son mariage en prononçant simplement trois fois de suite le mot «talaq», qui signifie «vous êtes divorcé» en arabe.
Le texte du gouvernement a été adopté malgré une forte résistance de l'opposition, achevant ainsi la première étape pour faire de la pratique du divorce instantané un acte criminel en Inde.
Pour le ministre de la Justice Ravi Shankar Prasad, qui s'exprimait devant la Lok Sabha (la chambre basse du parlement), c'est un «jour historique», car la loi proposée mettra fin à des décennies d'injustice en garantissant l'égalité pour les femmes musulmanes.
Le projet de loi rend ce type de divorce nul, passible d'une amende et d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à trois ans. Il propose également que les hommes soutiennent financièrement leurs anciennes épouses, qui auront la garde des enfants.
M. Prasad a souligné que la pratique se poursuit en Inde malgré la décision de la Cour suprême, forçant le gouvernement à adopter rapidement une loi pour «interdire explicitement le triple talaq».
De nombreuses femmes musulmanes avaient présenté une requête à la Cour suprême, affirmant que le pouvoir unilatéral des hommes musulmans de mettre fin aux mariages viole directement la constitution indienne et leur droit fondamental à l'égalité.
Des affaires de divorces instantanés par lettre, Skype ou même message Whatsapp ont fait les gros titres ces dernières années en Inde.
L'Inde n'a pas de loi civile uniforme pour le mariage, le divorce et la propriété. Sa constitution permet aux adeptes de chaque religion, y compris les 180 millions de musulmans qui forment la plus grande minorité religieuse dans le pays majoritairement hindouiste, d'utiliser leurs lois religieuses pour régenter telle ou telle question.