[texte initialement publié le 06/10/2017 avec les titre et chapô suivants:]
Thomas Pesquet: «L'élan de Spoutnik 1 nous anime encore, et nous animera dans le futur»
Sputnik rend hommage à Spoutnik! À l'occasion des 60 ans du lancement du premier satellite artificiel de la Terre, le centre culturel russe de Paris accueillait une conférence dédiée à cet événement fondateur et au futur de l'exploration spatiale. Extraits.
À la tribune, l'astronaute français Thomas Pesquet, qui rentre d'une mission de six mois sur la Station spatiale internationale, rend un vibrant hommage à Spoutnik et à la cosmonautique russe: «Je suis ici avant tout par amitié: par amitié pour le peuple russe, par amitié pour nos partenaires du programme de la Station spatiale internationale.»
«Le lancement du premier Spoutnik, pour moi qui n'étais pas né à l'époque, c'est un événement fondateur et presque mythologique. C'est l'instant T-zéro de la conquête spatiale, c'est à partir de là que l'"ère cosmique", comme aiment l'appeler nos amis russes, a débuté.»
Avant de poursuivre: «L'élan qui a lancé Spoutnik vers les étoiles à l'époque nous anime encore aujourd'hui, dans l'exploitation de la Station spatiale internationale, et nous animera dans le futur, pour aller au-delà de la Station spatiale internationale avec nos partenaires russes, américains et européens.»
Contrairement à Thomas Pesquet, le célèbre astrophysicien franco-canadien Hubert Reeves était, lui, déjà né en 1957. Âgé à l'époque de 25 ans, il raconte pour le public du centre culturel russe son souvenir de l'événement:
«J'étais à New York et les gens s'exclamaient partout: "Les communistes sont dans le ciel! On les entend, bip-bip-bip!"»
«Je me rappelle très bien, c'était une véritable hystérie, les radioamateurs captaient le fameux signal et tout le monde se disait que les communistes étaient en train de passer à quelques centaines de kilomètres au-dessus de leurs têtes…»
«La géopolitique et les relations internationales, aussi tendues soient-elles, n'ont jamais empêché le secteur spatial de coopérer à l'international. Nous avons fêté en 2016 les 50 ans de la coopération spatiale franco-russe, qui avait commencé, alors que la guerre froide battait son plein, avec la visite du général de Gaulle au cosmodrome de Baïkonour, en Union soviétique. Il y a même eu ensuite un programme américano-soviétique dans les années soixante-dix: Apollo-Soyouz. Tout cela montre que l'espace ne connaît pas de frontières.»
Avant de détailler au micro de Sputnik, en marge de l'événement: «À notre époque non plus, la situation internationale compliquée n'empêche pas la coopération spatiale, notamment entre la France et la Russie. La collaboration entre les différentes agences spatiales se poursuit, et même se renforce, et je suis extrêmement optimiste pour l'avenir. La prochaine étape, c'est Mars, mais il n'y a qu'à un niveau international que ce projet est possible: il n'y a pas un pays qui puisse se permettre seul une mission d'une telle ampleur.»