Enfin, une avancée significative. Après bientôt quatre ans de guerre, Kiev et les insurgés de l'Est du pays, ont libéré plusieurs centaines de prisonniers.
À l'aéroport de Kiev, les prisonniers sont accueillis sous les drapeaux ukrainiens et les bouquets de fleurs. «Chers amis, pour vous, c'est un jour très important», a déclaré en ukrainien l'ambassadrice de France, Isabelle Dumont, qui avait accompagné le Président Piotr Porochenko, ainsi qu'un diplomate allemand, dans l'Est du pays, à la rencontre de ces hommes et femmes sortis de captivité:
We are back, they are back! pic.twitter.com/mAAkEhA2RT
— Isabelle Dumont (@isabelledumont) 27 декабря 2017 г.
L'opération a concerné 73 prisonniers détenus dans les deux républiques autoproclamées et 233 détenus par les autorités de Kiev. Elle a eu lieu près de Gorlovka, en «zone neutre», à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Donetsk et s'est déroulée sous la supervision des représentants de la mission de surveillance de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et du Comité international de la Croix-Rouge.
«Nous n'avons eu à déplorer aucun incident», a déclaré Miladine Bogetitch, représentant ukrainien de la Croix-Rouge, présent au point de contrôle «Majorsk» dans le Donbass, interviewé par Gazeta.ru: «Globalement nous voyons cet échange de manière positive […] le processus a été organisé à un bon niveau», notant toutefois une atmosphère «tendue», au début de l'opération, qui a duré trois heures.
«Non seulement l'Ukraine, mais aussi le reste du monde, devrait se battre pour la libération de citoyens illégalement détenus en Ukraine, parce qu'il s'agit là de valeurs européennes», a déclaré de son côté la première vice-présidente de la Rada Suprême (Parlement ukrainien) Irina Guerachtchenko.
Un deuxième échange est déjà prévu, dont la date n'a pas encore été annoncée: 29 prisonniers détenus dans l'Est de l'Ukraine pourraient être échangés contre 74 personnes détenues par Kiev, a déclaré, mercredi 27 décembre, Viktor Medvedtchouk, un représentant de Kiev pour les questions humanitaires dans ces négociations, considéré comme proche de Vladimir Poutine, note le HuffPost. La veille, ce dernier, ainsi que le patriarche de l'Église orthodoxe russe Kirill, les dirigeants des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, Aleksandr Zakhartchenko et Leonid Passetchnik avait conclu un accord, favorisant cette libération.
Comme le souligne Sputnik, «l'Église orthodoxe russe a joué un rôle important dans la réalisation de l'accord final». Le chef de l'Église orthodoxe a remercié toutes les parties pour «des discussions constructives», en notant également le rôle de l'Église orthodoxe ukrainienne et du métropolite Onufry.
«C'est une avancée importante, facilitée par le travail du Format Normandie (Allemagne, France, Russie, Ukraine) et du groupe de travail humanitaire du Groupe de Contact trilatéral (OSCE, Russie, Ukraine)», a fait savoir l'ambassade de France à Kiev dans un communiqué.
Emmanuel Macron et Angela Merkel, partenaires dans les négociations des accords de Minsk «continuent à encourager les parties à faciliter l'échange de tous les prisonniers restants, à permettre un plein accès du CICR à tous les détenus, et à faciliter les recherches, par le CICR, des personnes disparues».
Le conflit dans l'Est de l'Ukraine oppose les forces gouvernementales à des rebelles du Donbass. Selon les accords de Minsk conclus en 2015, les parties en conflit doivent procéder à des échanges de prisonniers, mais ceux-ci ont été retardés à plusieurs reprises par des désaccords, notamment sur les listes de personnes à échanger. En outre, les parties s'accusent mutuellement d'avoir tenté de perturber le processus.