La direction d'Airbus est décimée par les affaires. Début décembre, le PDG allemand de la multinationale, Tom Enders, annonçait son départ, fragilisé par les enquêtes de corruption, menées par le PNF (Parquet national financier), le SFO (Serious Fraud Office) et le Département d'État américain. Comment expliquer cette avalanche d'affaires politico-financières alors que la santé du groupe aéronautique est au plus haut?
Pourtant, Airbus n'a jamais enregistré un carnet de commandes aussi rempli, un paradoxe que pointe Marc German, spécialiste en intelligence compétitive et en diplomatie d'entreprise: «des ventes record et des livraisons record cette année, 700 appareils livrés».
Il s'interroge à son tour sur les divisions internes au sein de la multinationale: «dès 2012 un nouveau pacte d'actionnaires a été signé à la demande de l'industriel et avec l'aval de certains haut-fonctionnaires français et allemands pour redistribuer les cartes au sein de l'entreprise». La participation de Berlin et de Paris au capital d'Airbus a également été revue à la baisse, autour de 11%: «si bien qu'ils se sont coupés de toute capacité d'influence sur les orientations stratégiques de l'entreprise et surtout ils se sont coupés de toute information directe sur la bonne gouvernance».
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