«L'idée du FARA est d'imposer la transparence sur les agents étrangers qui exercent des activités de lobbying et travaillent à titre officiel aux Etats-Unis. Beaucoup de gouvernements exigent une telle transparence et, en principe, il n'y a rien de mal, mais quand on utilise cela contre des journalistes, à mon avis, cela a un effet de contagion, cela peut nuire à RT, qui pourrait être le point de départ, ou Sputnik, qui est probablement lui aussi visé, mais cela peut saper la confiance de tout le monde dans le journalisme étranger», a-t-déclaré.
Selon lui, la décision de priver RT de son accréditation au Congrès américain est contre-productive et permet à la Russie d'adopter des mesures similaires contre les journalistes américains.
«Elles [les mesures, ndlr] n'ont pas encore été mises en place, mais cette possibilité existe, c'est comme la course aux armements, et c'est dommageable, c'est plus dommageable que le mal initial», a-t-il ajouté.
«Je veux demander aux deux pays d'être vraiment prudents et de ne pas imposer de pénalités et de réfléchir à la question de savoir s'il n'existe d'autres moyens de répondre à leurs préoccupations légitimes», a conclu M. Kaye.
RT America s'est vu obliger de s'enregistrer le 13 novembre dernier en tant qu'agent étranger aux États-Unis à la demande du département américain de la Justice, conformément au Foreign Agents Registration Act (FARA), une loi de 1938. La rédactrice en chef de Sputnik et de RT, Margarita Simonian, avait indiqué que RT America était catégoriquement contre cette exigence, mais qu'elle la respecterait pour éviter d'être interdite aux États-Unis.
Plus tard, la société américaine Multicultural Radio Broadcasting Inc. (MRBI) qui diffuse des émissions radio de Sputnik en modulation d'amplitude (AM) a reçu un avertissement de la Justice américaine qui a menacé l'entreprise de l'obliger à s'enregistrer comme agent étranger et a exigé qu'elle fournisse des informations supplémentaires concernant son activité.