Rien ne prouve que les autorités syriennes aient caché des armes chimiques. Si quelqu'un a des doutes, il est impératif de lancer des inspections au lieu d'avancer des accusations gratuites, a déclaré ce lundi à Sputnik Mikhaïl Oulianov, directeur du Département de non-prolifération et de contrôle des armements du ministère russe des Affaires étrangères.
«Le document [la Convention sur l'interdiction des armes chimiques, CIAC, ndlr] a été élaboré dans un contexte d'hostilités. Par conséquent, il n'est pas étonnant que des questions aient surgi avec le temps au sujet de son exhaustivité. Il n'y a rien d'extraordinaire à cela. Je rappelle que plusieurs pays qui se sont joints à la Convention par temps de paix ont été obligés par la suite de préciser et de compléter leurs déclarations. Mais dans ces cas-là, c'est la présomption d'innocence qui doit être appliquée à Damas, comme d'ailleurs à tout autre pays», a fait remarquer Mikhaïl Oulianov.
Il a rappelé que 30 jours après avoir rejoint la Convention, Damas avait présenté, «en conformité avec cet accord, une déclaration sur l'arsenal chimique dont il disposait».
«Il n'existe aucune preuve selon laquelle les autorités syriennes auraient dissimulé une partie de leurs armes chimiques. Si quelqu'un a des doutes à ce sujet, la Convention prévoit la procédure d'inspection sur demande. Il faut y avoir recours au lieu de lancer des accusations gratuites contre Damas», a souligné Mikhaïl Oulianov pour conclure.
La Convention sur l'interdiction des armes chimiques a été signée en 1993 et est entrée en vigueur en 1997. Elle n'a pas été signée par l'Égypte, la Corée du Nord et le Soudan du Sud.