La classe moyenne pourrait disparaître d’ici 2050, selon des économistes

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Le Rapport sur les inégalités mondiales qui vient d'être publié peut rendre pessimiste puisque le gouffre entre les riches et les pauvres se creuse de plus en plus, tandis que la faim n'est plus uniquement le lot des pays les moins avancés, mais le destin de nombreux habitants d'États aisés.

Le gouffre entre les riches et les pauvres devient de plus en plus vertigineux, alors que les États-Unis et le Royaume-Uni se muent progressivement de «vitrine de l'humanité» en «centre de pauvreté». Telles sont les conclusions du Rapport sur les inégalités mondiales 2018 réalisé par des économistes sous la direction du Français Thomas Piketty, auteur du best-seller Capital au XXIe siècle.

Les experts attirent l'attention sur le phénomène de ghettoïsation de part et d'autre: dans des cités gardées pour les uns, dans des bidonvilles pour les autres. L'ascenseur social, même s'il fonctionne encore, ne fait que descendre.

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Les auteurs de l'étude ont analysé la hausse des revenus dans différentes couches de la population au cours des 36 dernières années. Ainsi, depuis 1980, 27% de l'accroissement des richesses mondiales sont revenus à 1% de la population, tandis que 4% sont revenus à 0,001%, soit environ 76.000 personnes les plus riches.

Quant à la vitesse de la hausse des revenus de la fameuse classe moyenne (ceux qui se situent entre les 50% les plus démunis et les plus riches qui sont 1%), elle a ralenti et se trouve pratiquement à zéro. Si la tendance persiste, la classe moyenne disparaîtra d'ici 2050 pour rejoindre les pauvres, constatent les économistes.

Le rapport constate que l'inégalité économique croît surtout dans les grandes économies mondiales. En 1980, 1% des Américains détenaient 22% des richesses nationales. Aujourd'hui, ils disposent de 39%. Le propriétaire d'Amazon, Jeff Bezos, s'est enrichi à lui seul l'année dernière de 33 milliards de dollars et a été proclamé en novembre l'homme le plus riche du monde, avec une fortune de 100,3 milliards de dollars.

Au Royaume-Uni, la Joseph Rowntree Foundation a recensé 14 millions de pauvres parmi les Britanniques, soit un cinquième de toute la population. La situation ne s'améliore nullement du fait d'un taux de chômage très bas dans le pays. Le loyer engloutit une part considérable du salaire, toutes les économies des ménages sont dévorées par l'inflation, tandis que l'achat d'un logement est désormais inaccessible, vu les prix de l'immobilier.

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Le Bureau du recensement des États-Unis, pays où le gouffre entre riches et pauvres est le plus grand dans le monde, compte 41 millions de pauvres aux USA, soit 12,7% de la population. Mais de nombreux experts estiment que le chiffre est en réalité bien plus élevé et ajoutent que les enfants constituent 32,6% du nombre total des pauvres et 21% du nombre de SDF.

Des millions de Britanniques recourent à l'aide sociale et sont obligés de se rendre dans des banques alimentaires, notamment celle de Trussell Trust qui a distribué l'année dernière 1,18 million de colis alimentaires pour trois jours. D'ailleurs, le journal Independent a lancé à la veille de Noël un projet qui appelle à aider les enfants souffrant de malnutrition. Et il s'agit non pas d'enfants habitant loin en Afrique, mais de petits Britanniques qui souvent ne peuvent se contenter que de déjeuners gratuits à l'école et de colis dans les banques alimentaires.

Ainsi, le succès du petit groupe des plus riches est assuré par un appauvrissement accéléré de la population des pays développés.

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