Les terroristes de Daech se procureraient du sorbitol, un dérivé de sucre, fabriqué en France pour réaliser des propulseurs pour leurs roquettes, a révélé le Journal du Dimanche (JDD).
[Révélations #JDD] Comment du sucre français s'est retrouvé dans les bombes de Daech https://t.co/96MSVTAyxB
— Le JDD (@leJDD) 10 декабря 2017 г.
En temps de paix, le sorbitol, extrait de l'amidon de blé, sert à fabriquer du dentifrice et du chewing-gum. Mais une fois mélangés à du nitrate de potassium, ses cristaux peuvent devenir un carburant pour les fusées, missiles et roquettes. Les roquettes artisanales propulsées grâce au sorbitol sont surnommées «candy rockets».
Ce sorbitol proviendrait d’un site de production situé en Picardie.
«Les sacs saisis en Irak ont bien été produits dans une de nos usines, et vendus à un de nos clients historiques en Turquie. Nous n'aurions pas pu imaginer qu'un produit aussi courant, utilisé pour fabriquer des chewing-gums ou du dentifrice, aurait fini dans cette région pour être utilisé par Daech», a déclaré Gérard Benedetti, directeur de la communication de Tereos cité par le Journal du Dimanche.
#ISIS repeatedly use #Turkey's domestic markets to acquire explosive precursors https://t.co/Nbb1DOICCT pic.twitter.com/1kTqgLXFw9
— CAR (@conflictarm) 14 декабря 2016 г.
Selon l’enquête de l’hebdomadaire qui a traqué les numéros des sacs, deux lots de sorbitol (30 et 48 tonnes), sont passés par Anvers, en Belgique, et la Turquie avant d’atteindre la Syrie via le poste-frontière d’Oncupinar en septembre et décembre 2015 sans éveiller de soupçons. Le substitut de sucre ne figure pas parmi les produits sous embargo.
Le sorbitol a été réceptionné par un commerçant syrien d'Al-Bab, près d’Alep, qui se trouvait à l’époque sous le contrôle de Daech. Il ne restait plus alors qu'à acheminer le glucide vers les lieux de production des roquettes.
Cette enquête du JDD confirme que Daech est parvenu à mettre en place une stratégie efficace d'approvisionnement à travers le monde en utilisant plutôt les voies de transport de marchandises traditionnelles au lieu de créer des filières clandestines qui attirerait l’attention des services de renseignement.