Les patients qui choisissent de recourir aux seuls remèdes alternatifs pour soigner des cancers fréquents ont jusqu'à cinq fois plus de risque de mourir que ceux qui optent pour des traitements classiques, selon des chercheurs de l'Université de Yale. Quid des «traitements ultramodernes»?
La thérapie génique
La FDA, l'Agence américaine des produits alimentaires et des médicaments, a récemment approuvé la mise sur le marché de la première thérapie génique aux Etats-Unis qui consiste à modifier génétiquement le système immunitaire d'un malade pour combattre une forme agressive de leucémie.
Ce traitement, le Kymriah (tisagenlecleucel), a été développé par un chercheur de l'université de Pennsylvanie et breveté par les laboratoires suisses Novartis pour traiter la leucémie lymphoblastique aiguë.
Selon cette technique, un traitement est créé pour chaque patient, dont des cellules immunitaires sont prélevées et congelées avant d'être acheminées dans un laboratoire où elles sont modifiées génétiquement pour attaquer la leucémie.
Mais le Kymriah peut avoir de sérieux effets secondaires, dont de graves infections, de fortes fièvres, de l'hypotension artérielle, des problèmes rénaux et une diminution de l'oxygène dans le sang.
L'oncothermie
L'oncothermie est fondamentalement développée à partir de la méthode de l'hyperthermie oncologique traditionnelle, l'une des méthodes les plus anciennes de lutte contre les maladies.
L'oncothermie n'est pas un traitement de cancer autonome; elle est fournie comme un traitement complémentaire. Des études ont montré que l'application de l'oncothermie avec une radiothérapie ou une chimiothérapie peut être très efficace et peut renforcer l'efficacité d'autres traitements.
L'immunothérapie, un espoir contre la leucémie
L'immunothérapie a permis de réduire ou d'éliminer les cellules cancéreuses pour plus de 70% des patients atteints de la forme la plus fréquente de leucémie et qui n'ont pas répondu aux traitements standards, selon les résultats encourageants d'un essai clinique publiés dans le Journal of Clinical Oncology.
Ce traitement consiste à prélever chez les malades des cellules immunitaires — appelées lymphocytes T — pour les modifier de manière à ce qu'elles puissent reconnaître une cible à la surface des cellules leucémiques. Les lymphocytes T modifiés sont ensuite injectés dans le sang des patients où ils se multiplient, traquent et détruisent les cellules cancéreuses.
Les 24 patients, de 40 à 73 ans, qui ont participé à cet essai clinique avaient été précédemment traités sans succès avec cinq différentes thérapies en moyenne. Les analyses de moelle osseuse de douze des patients quatre semaines après l'injection de lymphocytes T modifiés a montré que sept de ces malades n'avaient plus aucune trace de cellules cancéreuses. Six mois plus tard, le cancer n'était pas revenu chez ces patients.
Des nanorobots pour lutter contre le cancer
La technologie basée sur des robots spéciaux a été créée par les ingénieurs russes de l'entreprise Roselectronika. Ces nanorobots sont capables de détecter des cellules cancéreuses et d'apporter le traitement nécessaire.
La technologie consiste à obtenir des disques spéciaux de dimensions nanométriques, composés de fibres d'or et de nickel et possédant des molécules bioactives.
Cette technologie peut être utilisée dans le diagnostic et le traitement des maladies oncologiques, des infections et des maladies du système nerveux central.
Les ultrasons contre le cancer de la prostate
Le traitement salué par l'Association française d'urologie (AFU) consiste à concentrer via une sonde endorectale des ultrasons de haute intensité pour détruire, par la chaleur engendrée, les tissus cancéreux.
Cette technologie n'a rien de nouveau puisqu'elle existe depuis 1993, mais additionnée aux progrès de l'imagerie médicale, elle permet d'avoir une approche de plus en plus fine et ciblée.
Elle est destinée aux patients à faible ou moyen risque, atteints d'un cancer localisé de la prostate. Soit environ 20% des patients normalement promis à un traitement chirurgical.
Provoquer une «catastrophe mitotique» pour combattre le cancer
Une équipe de chercheurs russes, dirigée par le professeur Boris Jivotovski de l'Université Lomonossov de Moscou, a découvert que la régulation du rapport entre les protéines liées aux mitochondries («fabriques énergétiques» des cellules) permettait de forcer les cellules cancéreuses à s'entretuer.
La mort d'une cellule cancéreuse se déroule selon deux scénarios: soit suite à la mort cellulaire programmée (apoptose), soit au cours de la dégradation et du traitement des composantes intercellulaires (autophagie). Ces deux processus ont un lien avec une perturbation de la division cellulaire normale. Alors la cellule meurt ou se développe comme tumorale. Ce processus est connu sous le nom de catastrophe mitotique.
Les chercheurs ont fait appel à la doxorubicine et à la démécolcine pour initier la catastrophe mitotique des cellules cancéreuses. La doxorubicine agissait sur l'ADN de la cellule arrêtant le cycle cellulaire et la démécolcine empêchait la division agissant sur les processus cellulaires des mitochondries demandant de l'oxygène, ce qui tuait les cellules.
Zika, une arme potentielle contre le cancer du cerveau
Le virus Zika, qui peut avoir des effets dévastateurs sur le développement des tissus cérébraux du fœtus, pourrait devenir une arme contre le glioblastome, un cancer agressif du cerveau, révèle la revue The Journal of Experimental Medicine.
L'efficacité du virus Zika, transmis principalement par le moustique, s'explique par le fait qu'il attaque les cellules souches du cerveau qui, le plus souvent, survivent aux traitements classiques, ce qui explique la réapparition de la tumeur.
Des expériences distinctes sur des tissus cérébraux de personnes épileptiques ont montré que le virus Zika n'infectait pas les cellules non-cancéreuses du cerveau.
Une éponge verte d'Alaska contre le cancer du pancréas
Une petite éponge verte, découverte dans les eaux glacées et sombres au large de l'Alaska, pourrait offrir la première arme efficace contre le cancer du pancréas, une tumeur agressive face à laquelle la médecine a peu de recours.
Des tests en laboratoire ont révélé que plusieurs de ces molécules détruisent sélectivement les cellules cancéreuses pancréatiques, a indiqué Mark Hamann, un chercheur de la faculté de médecine de l'Université de Caroline du Sud.
La composition chimique de «Latrunculia austini» est sans équivalent connu et les structures complexes des molécules ne ressemblent à rien de ce que l'on trouve à terre ou même dans les eaux tropicales chaudes, ont résumé ces scientifiques.