Or disparu: cette fortune communiste qu'on continue à chercher

© Sputnik . Mikhaïl Voskressenski  / Accéder à la base multimédiaБаронесса Ирина фон Дрейер посетила алмазный фонд
Баронесса Ирина фон Дрейер посетила алмазный фонд - Sputnik Afrique
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Plus de temps nous sépare de la chute de l'URSS, plus de mythes se tissent autour de la disparition de la fortune du Parti communiste. Sputnik revient sur les principales théories de disparition de centaines de tonnes d'or soviétique.

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Il n'est pas rare que la disparition d'une puissance mène au pillage de ses biens. La Russie, pays qui a connu deux bouleversements majeurs au cours du siècle passé, en est un exemple. Outre la disparition du trésor des Romanov, c'est l'emplacement de la réserve d'or du Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS) qui continue de soulever des questions.

Des tonnes d'or disparues

Si en 1985 la réserve d'or de l'Union soviétique était évaluée à quelque 2.400 à 2.500 tonnes de ce métal noble, la révision menée après le putsch raté d'août 1991 n'a démontré que la présence de 240 tonnes. À l'arrière-plan de cette nouvelle bouleversante trois suicides s'enchaînent: trois hauts fonctionnaires du Comité central du PC mettent fin à leur jour en l'espace de deux mois. Tous se jettent par la fenêtre. «Je ne suis ni criminel, ni comploteur, je le juge ignoble et détestable de la part des fauteurs et des traîtres, mais je suis un lâche», indique le message laissé par le premier d'entre eux, gérant des affaires du Parti. Faut-il dire que la population lie trop vite cette suite de suicides à la disparition de la réserve d'or?

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Pendant que toute une série de théories émergent parmi les simples citoyens qui transmettent de bouche à oreille les témoignages de ceux qui ont vu tantôt un train, tantôt un avion rempli de lingots d'or quitter le sol de la patrie, des personnalités politiques et des journalistes de renom se lancent avec tout le sérieux à la recherche de pistes menant vers la fortune disparue des communistes. Le vice-premier ministre de l'époque Egor Gaïdar va jusqu'à s'adresser aux détectives de l'agence américaine Kroll qu'il charge de se mettre à sa recherche pour la bagatelle de 1,5 million de dollars. Mais en vain, 26 ans après la disparition le mystère n'est toujours pas levé.

Pas les banques suisses, mais celles de Hong Kong?

Une enquête menée en 2011 par le journal russe AIF a compilé les versions les plus solides.

L'Asie aurait servi pour le transit. Comme le pointe l'auteur de l'enquête, si en 1987 un gramme d'or se vendait à près de 14,80 dollars, en 1991 son prix baisse considérablement pour atteindre les 11,5 dollars. L'afflux de l'or soviétique sur le marché, ne serait-il pas derrière cette chute qui atteint son apogée vers la fin 1991? Quoi qu'il en soit ce sont les banques hongkongaises qui ont mis un nombre important de lingots sur le marché.

Un autre fait intéressant: un lingot d'or avec le marquage de la Banque d'État de l'URSS a fait son apparition aux enchères à Hong Kong en 1999. Après l'intervention des autorités locales aussi bien l'or en question que son propriétaire ont disparu, assure AIF.Selon une autre version avancée par le journal, la fortune soviétique aurait pu se retrouver dans des banques de Beyrouth où, selon des informations non confirmées, Saddam Hussein en personne avait caché son argent. Viennent ensuite les théories selon lesquelles ce sont les îles Caïmans ou Chypres qui auraient accueilli ces fortunes.

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Toutefois, l'historien Evgueni Antoniouk sur les pages du média russe Life.ru raille toutes ces versions, assurant que l'or n'a jamais quitté le sol du pays. Il rappelle qu'après l'entrée en vigueur de la Loi sur la coopération, une multitude de petites sociétés, d'entreprises conjointes et quelques années plus tard de banques émergent. Les Soviétiques ne possédaient pas de biens pour lancer leur propre affaire, rappelle-t-il.

Une union des coopératives et du PCUS voit le jour à la fin des années 1980: les hauts fonctionnaires ne pouvaient pas lancer ouvertement leur affaire et les coopératives n'avaient pas leurs propres moyens et avaient en permanence besoin d'un soutien de responsables pour résoudre leurs problèmes, avoir accès aux matières premières, etc. Selon lui, c'est là qu'au fur et à mesure est partie la fortune du pays.

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