«Le gouvernement syrien et la Russie n'ont pas eu d'approche déterminante dans la défaite de Daech. Ils n'ont fait que réaliser quelques opérations contre les terroristes de Daech, alors que la plupart des territoires en Irak et en Syrie ont été libérés grâce aux efforts de la coalition américaine et de ses alliés», a-t-il dit.
En général, il est de coutume que «les vainqueurs écrivent l'histoire», mais les Américains veulent apparemment s'attribuer, sans gêne aucune, les mérites pour lesquels d'autres se sont sacrifiés. Un rappel des faits est nécessaire pour que toute la lumière soit faite sur la vérité!
Bilan comparatif
La coalition internationale, composée de 15 pays, dirigée par les USA, dans l'illégalité totale, a lancé ses opérations en Syrie en septembre 2014, soit un an avant que le gouvernement syrien n'adresse à la Russie une demande d'aide pour éradiquer les groupes terroristes qui s'approchaient dangereusement de la capitale Damas. A quoi ont abouti ces opérations non coordonnées avec l'armée syrienne? A pas grand-chose si ce n'est à l'inverse de l'objectif annoncé, car ces opérations ne consistaient qu'en des frappes aériennes. Or, depuis la Deuxième Guerre Mondiale, toutes les écoles militaires du monde, celles du Pentagone y compris, enseignent qu'on ne peut gagner une guerre contre une armée organisée et aguerrie, ce qui est le cas de Daech et du Front al-Nosra, sans engager des combattants au sol. Donc, peut-on vraiment prendre au sérieux les prétendus exploits des Américains et de leurs alliés? Quelques faits indéniables et quelques chiffres montrent à quel point ces affirmations sont douteuses…
« Nous avons pensé que la meilleure chose à faire était de fournir un soutien à l'opposition modérée pour qu'ils puissent s'assumer et que nous ne verrions pas les sentiments anti-Assad se répandre au sein d'Al-Nosra et Al-Qaïda ou de l'EI. Nous avons engagé nos partenaires internationaux afin de faire pression sur toutes les parties concernées et d'essayer de résoudre ce problème par des moyens diplomatiques et politiques. Je ne peux pas revendiquer que nous ayons réussi.»
L'opération russe coordonnée avec les troupes syriennes au sol a, quant à elle, commencé le 30 septembre 2015. La Russie a engagé ses Forces aérospatiales, sa marine et des unités d'élite. Le groupe aérien en Syrie est formé de bombardiers de première ligne Su-24M, d'avions d'attaque au sol Su-25SM, de bombardiers Su-24 et de chasseurs Su-30SM. En outre, des hélicoptères russes Mi-24, Mi-35, Mi-8AMTCh, Mi-8N et Ka-52 ont été envoyés en Syrie. Des bombardiers stratégiques Tu-95MS et des bombardiers supersoniques Tu-160 sont également engagés.
Les forces aérospatiales russes ont effectué plus de 30.000 sorties, portant plus de 92.000 frappes aériennes. Les positions des groupes terroristes de Daech et du Front al-Nosra ont été frappées avec les missiles de croisière Kalibr tirés depuis des frégates et des sous-marins.
Au 20 septembre 2017, plus de 96.000 sites terroristes avaient été détruits, plus particulièrement des postes de commandement (8.332), des postes d'appui (17.194), des concentrations de troupes (53.707), des camps d'entraînement (970), des entrepôts d'armes et de munitions (6.769), des sites pétroliers (212), des raffineries (184), des convois de camions-citernes (132), ainsi que 9.328 autres cibles. Cela a permis de libérer 90% du territoire syrien où pas moins de 30 soldats russes ont laissé leur vie.
Le ministère russe de la Défense a déclaré hier que le nombre de frappes de la «Coalition» en un mois correspondait au nombre de frappes d'une journée de l'aviation russe.
«Ce dernier mois, la coalition internationale a mené entre trois et cinq raids par jour contre Daech dans l'est de la Syrie et ses frappes ont détruit des cibles isolées situées loin des postes de commandement des terroristes. Pendant cette période, l'aviation des Forces aérospatiales russes a effectué 672 sorties de combat, rien que pour soutenir l'offensive lancée par les milices des tribus locales sur la rive orientale de l'Euphrate. Les avions russes ont détruit plus de 1.450 cibles. Le nombre total des frappes aériennes réalisées par la coalition en Syrie en un mois est inférieur au nombre des frappes russes contre Daech par jour», a noté le ministère.
La réalité est plus qu'éclatante. Ce qui a motivé la déclaration du Pentagone est plus la peur que la Russie, dont les armes ont fait leur preuve sur le terrain syrien, ne dispute aux USA un morceau du marché juteux des ventes d'armement. La Russie a déjà passé des contrats avec des alliés traditionnels de l'Amérique, comme certains pays du golfe et l'Egypte, mais aussi avec la Turquie qui est, rappelons-le, membre de l'OTAN.
Les leçons de l'histoire
Si l'histoire ne se répète pas, elle bégaie, elle bégaie fortement, et en rajoutant toutes les preuves de la complicité des Américains, des Anglais, des Saoudiens et de leurs alliés dans la création de cette guerre en Syrie, elle risque de s'étouffer complétement.
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