Le 1er mythe. Les motifs de la création d'Israël
Des théories d'un «complot sioniste» ou d'une «compensation» aux Juifs pour la Shoah et d'autres malheurs que cette nation a connus lors de son histoire expliquent souvent la création de l'État hébreux en 1947 (l'indépendance a été déclarée en 1948). Cela étant, cette seconde théorie est partagée non seulement par des antisémites, mais aussi par des sympathisants d'Israël et par ceux qui n'éprouvent ni positif ni négatif pour ce pays.
En fait, les grandes puissances de cette époque, tout d'abord les États-Unis et l'URSS, ont été guidées par des considérations assez nationales et rationnelles en votant pour la résolution onusienne 181 sur la création des États juif et arabe en Palestine.
En 1947, la guerre froide venait de commencer, Moscou et Washington, ex-Alliés de la Seconde Guerre mondiale, voyaient leurs contradictions comme insolubles et se préparaient pour la confrontation globale. Dans ce contexte, le contrôle sur le Proche-Orient, à l'intersection d'axes globaux et riche en pétrole, et de son centre, la Palestine, ne pouvait ne pas être une priorité. Ainsi, les deux superpuissances étaient intéressées par avoir un allié fort et fidèle dans la région et à chasser les empires coloniaux vieillissant du Proche-Orient.
Un jeune État hébreux était le meilleur candidat pour ce rôle. Le soutien à sa création a été un des rares cas où les positions américaine et soviétique ont coïncidé.
Le 2e mythe. Israël est un État artificiel
Ce mythe est lié aux précédents. Selon ce mythe, Israël a été établi en plein milieu de territoires palestiniens habités par la population arabe qui a été évincée par les Juifs immigrés du monde entiers. Il n'y avait aucune condition préalable sauf la résolution de l'Onu adoptée pour diverses raisons et considérations.
Néanmoins, l'idée de la création de l'État hébreux est apparue longtemps avant la décision officielle onusienne, tout comme le processus du retour des Juifs dans leur patrie historique en Palestine. En plus, une minorité juive y a toujours vécu.
À la fin du XIXe siècle, Theodor Herzl, penseur juif, a officiellement formulé le concept d'État hébreux. De ce moment-là à la création d'Israël en 1947, cinq vagues d'immigration juive (l'Alya) en Palestine venant du monde entier ont eu lieu.
Lors des deux premières (1882-1914), provoquées par des persécutions en Turquie et en Europe de l'Est, plus de 85.000 Juifs sont retournés en Palestine.
Entre les deux guerres mondiales, près de 500.000 personnes sont arrivés en terre d'Israël.
Donc, au moment de la fin de la Seconde Guerre mondiale, la population juive de la Palestine était de 33% de la totalité.
Ce flux migratoire a provoqué des tensions et conflits entre Juifs et Arabes et entre Juifs et l'administration britannique de Palestine sous mandat du Royaume-Uni depuis la Première Guerre mondiale. À cause de conflits grandissants et le risque de perdre le contrôle sur la situation en Palestine, Londres a dû renoncer à son mandat en 1947.
Donc, quand l'Onu a commencé à discuter de la création des États juif et arabe en Palestine, des conditions nécessaires pour former l'État national juif, telles qu'une population stable, un esprit d'identité et une volonté forte d'autodétermination ainsi que l'existence d'institutions administratives, existaient déjà.
Le 3e mythe. Israël pour les Juifs
Malgré le fait qu'Israël a été formé comme un État juif en Palestine, aujourd'hui il reste un pays multiethnique et multiconfessionnel.
Selon le Bureau centrale de la statistique d'Israël, les Juifs forment 75% de huit millions d'habitants du pays. 20% sont Arabes, dont 10% sont des chrétiens. Les Druzes sont le troisième groupe ethnique en Israël, avec 150.000 membres.
Quant à la composition religieuse du pays, 6,5 millions d'Israéliens sont des adeptes du judaïsme, 1,5 million de l'islam et 170.000 de la chrétienté.
La déclaration d'indépendance de l'État d'Israël garantit tout un éventail de droits à l'égalité pour tous les citoyens du pays. Dans certains domaines de la vie politique et sociale, la discrimination positive est prévue. Cela étant, le taux de non-ressortissants ne dépasse pas quelques pourcents de la population d'Israël.
En plus, le statut officiel de la langue arabe est reconnu, néanmoins, il n'est pas égal à celui de l'hébreu.
La population juive, à son tour, n'est pas tellement monolithique comme elle est essentiellement formée d'immigrés de générations et de pays différents, dont 25% sont de la première génération.
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