Politiques, créanciers et régulateurs: les principaux risques pour les marchés financiers

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La situation économique mondiale s'est nettement améliorée, et les banques centrales normalisent la politique monétaire sans effrayer les acteurs des marchés.

Cependant, ce calme apparent cache des risques — entre conséquences inattendues des décisions de régulation et éventualité d'une nouvelle guerre froide. Tel est l'avis des participants à la session «Les finances mondiales: pronostic de développement» du Forum financier de Russie organisé par le quotidien Vedomosti.

La Réserve fédérale américaine (Fed) augmente ses taux depuis un an et a commencé à réduire ses actifs mais les marchés, contrairement à 2013 quand la seule annonce de l'intention de la Fed de fermer le programme de stimulation monétaire avait provoqué une chute à travers le monde, ne réagissent pas. Pour 2018, en l'absence d'imprévus, la situation paraît «modérément optimiste» selon Alexandre Morozov, directeur du département d'études et de pronostic à la Banque de Russie: «L'état de l'économie mondiale s'est nettement amélioré. On assiste à une hausse notable chez les principales économies, ce qui est bon pour les marchés financiers».

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La normalisation de la politique monétaire à moyen terme devrait ramener les taux à un niveau neutre aux USA, soit entre 2,75 et 3%. La politique monétaire se normalise également en Russie, mais dans l'autre sens — les taux baissent et le taux neutre pourrait s'élever au final à 6,5% (contre 8,25% aujourd'hui), explique Alexandre Morozov. De plus, selon lui, «l'influence du marché du crédit occidental sur celui de la Russie ne se ressent pas du tout aujourd'hui, c'est pourquoi dans quelques années notre pays ne ressentira pratiquement pas l'influence du changement de politique monétaire de la Fed et de la Banque centrale européenne (BCE)».

Si les risques politiques se réalisaient, cela pourrait changer radicalement cette plaisante situation, met en garde Alexandre Lossev, directeur général de la compagnie Spoutnik — gestion des actifs. La mondialisation «à l'américaine» a atteint ses limites naturelles et à présent les principaux bénéficiaires du développement mondial sont la Chine et l'Asie. Cette situation fait penser au Piège de Thucydide, qui désignait le caractère inévitable d'une guerre entre l'hégémonie et le prétendant à l'hégémonie.

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On assiste actuellement dans le monde à une croissance rapide et à une inflation basse. Si la situation était inverse, cela créerait des risques significatifs pour le marché, ajoute Alexandre Morozov. De tels changements pourraient être provoqués par l'inversion des chaînes de fourniture vers l'intérieur du pays, la hausse des tarifs et la réduction du commerce international.

Sans oublier les sanctions supplémentaires qui pourraient être décrétées contre la Russie en février 2018 selon la nouvelle loi récemment adoptée aux USA. «Si ces sanctions étaient décrétées dans leur version la plus sévère, le PIB pourrait chuter de 8%, le dollar pourrait monter jusqu'à 70 roubles et le reflux de capitaux pourrait atteindre 200 milliards de dollars», estime Alexandre Lossev.

Les événements défavorables sont en fait les conséquences inattendues de décisions ordinaires, explique Anton Tabakh, économiste en chef chez Expert RA. «L'un des principaux problèmes aujourd'hui est que les institutions financières agissent de moins en moins dans une logique financière et de plus en plus dans une logique bureaucratique. On peut s'attendre à des conséquences étranges et à des coups inattendus», met-il en garde.

«L'année prochaine sera combative, il y aura beaucoup de turbulences et de volatilité, mais il n'y aura pas de catastrophe. Il n'y aura pas de changements systémiques, qui se préparent encore», conclut l'économiste.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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