La famille de Slobodan Prajlak, l'ex-général croate accusé de crimes contre la population musulmane de Bosnie-Herzégovine, qui s'était suicidé après que la Chambre d'appel du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie de la Haye a refusé de réduire sa peine, a ouvert sa dernière lettre, adressée à ses proches, ont rapporté des médias locaux.
Selon le quotidien croate Vecernji list, M. Prajlak a écrit cette lettre il y a deux ans mais il a demandé à sa famille de ne l'ouvrir qu'après son décès.
«Je n'ai besoin ni d'obsèques, ni de cercueil. Dispensez mes cendres aux quatre vents au-dessus de Mirogoj [cimetière pour les personnalités connues à Zagreb, ndlr]», a-t-il ainsi écrit.
Comme l'indique Vecernji list, se référant à ses sources, l'organisation des obsèques de Slobodan Prajlak devrait être confiée au conseil croate des généraux. Le gouvernement croate aurait mis en jeu son image internationale s'il organisait lui-même les obsèques d'un individu condamné par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie de La Haye.
La Haye a ensuite confirmé le décès de Slobodan Prajlak, 72 ans, et a annoncé avoir ouvert une enquête indépendante.
Mercredi dernier, le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY, créé en 1993 pour juger des personnes accusées de crimes de guerre durant les conflits des Balkans) avait condamné à la réclusion à perpétuité l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic, le reconnaissant coupable de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Toutefois, pour beaucoup de Serbes, il reste un héros.