«Ce qui s’est passé aujourd’hui, tout comme ce qui s’est passé il y a sept jours lors de la lecture du verdict de Ratko Mladic ou ce qui se passait pendant le procès de Milosevic, lorsqu’on lui coupait la parole ou éteignait son microphone, n’aurait pas dû se passer à la Cour pénale internationale. Je pense que ces événements reflètent bien le fonctionnement de cette cour, c’est mon avis», a-t-elle indiqué à Sputnik.
À la question de savoir comment il était possible qu’un accusé puisse pénétrer dans une salle d’audience avec du poison sur lui, elle a dit ne pas avoir de réponse. «À mon avis, il faudra aussi bien soulever la question de la responsabilité que celle des méthodes de travail de la Cour, et pas uniquement le fait de la détention du poison», a expliqué l’avocate.
Elle a dit avoir vu son client le matin-même avant qu’il ne s’empoisonne.
«Tout s’est passé derrière mon dos. On avait beaucoup de contacts directs. C’était un client très reconnaissant, il ne nous indisposait jamais lorsqu’il avait besoin d’une aide juridique», se souvient-elle.
Lors de l’audience, elle a eu l’impression de l’entendre dire qu’il avait pris du poison.
«Il me semble que c’est lui qui l’a dit. J’ai transmis aux juges ce qu’il avait dit pour qu’ils réagissent immédiatement. Mais je ne peux pas vous confirmer s’il l’avait vraiment dit ou si j’ai eu l’impression qu’il l’avait dit», explique Natasa Favo Ivanovic.
La Haye a ensuite confirmé le décès de Slobodan Prajlak, 72 ans, et a annoncé avoir engagé une vérification indépendante.
Mercredi dernier, le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY, créé en 1993 pour juger des personnes accusées de crimes de guerre durant les conflits des Balkans) avait condamné à la réclusion à perpétuité l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic, le reconnaissant coupable de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Toutefois, pour beaucoup de Serbes, il reste un héros.