Deux jours après un nouveau tir de missile nord-coréen, Moscou point du doigt la conduite adoptée par Washington à l'égard de Pyongyang, et notamment les manœuvres militaires organisées à proximité des côtes de la péninsule.
Revenant sur les discussions qui ont eu lieu en septembre avec les autorités américaines, le chef de la diplomatie russe a indiqué que celles-ci avaient laissé entendre ne pas organiser de nouvelles manœuvres militaires avant le printemps. Une pause dont Pyongyang devait, selon elles, profiter pour ne pas «faire de mouvements précipités non plus», ouvrant la porte à un dialogue.
«Nous avions été rassurés par cette approche, mais subitement, après avoir dit que les prochaines manœuvres n'étaient pas prévues avant le printemps, ils organisent des exercices non programmés en octobre, puis en novembre et annoncent des exercices prévus en décembre», a poursuivi M.Lavrov.
«On a l'impression que tout a été volontairement mis en œuvre pour faire en sorte que Kim Jong-un craque et tente une nouvelle aventure», a ajouté le chef de la diplomatie russe.
«Les Américains doivent avant tout expliquer à nous tous ce qu'ils cherchent à obtenir. S'ils cherchent un prétexte pour détruire la Corée du Nord, comme l'a annoncé l'ambassadrice des États-Unis au Conseil de sécurité de l'Onu, qu'ils le disent directement et que les hautes autorités américaines le confirment», a encore dit le ministre.
La Corée du Nord a procédé dans la nuit de mardi à mercredi à un nouveau tir de missile de type intercontinental (ICBM), le Hwasong-15, qui s'est abattu près des côtes japonaises. Il s'agit du premier tir de missile nord-coréen depuis la mi-septembre.
Il intervient une semaine après la décision de Donald Trump de réinscrire la Corée du Nord sur la liste américaine des pays soutenant le terrorisme, décision qui a ouvert la voie à de nouvelles sanctions contre Pyongyang.