Que l'Atlantide ait existé ou non, la légende de cette ville engloutie par les eaux de l'océan continuera encore longtemps à fasciner. Chose curieuse, il existe une légende similaire dans le folklore russe une légende qui fut peut-être inspirée par les cas bien réels où des villes ont été noyées pour réaliser des projets pharaoniques.
Sputnik vous propose de découvrir une partie de l'histoire russe disparue sous les eaux.
La ville invisible de Kitej
Quand ils ont finalement trouvé avec difficulté cette petite ville cachée dans les forêts, les Mongols ont constaté avec surprise que ses habitants n'avaient aucune intention de se défendre. Au lieu de prendre les armes, ils se sont mis à prier avec ferveur, demandant à Dieu de pardonner leurs péchés. Pensant profiter de la situation, les Mongols sont passés à l'attaque mais ont dû abandonner leur assaut après que des fontaines d'eau ont surgi du sol pour submerger la ville.
Bien que les archéologues et les plongeurs aient examiné le fond du lac et n'aient rien trouvé de ce qui pourrait confirmer l'existence du Kitej, la légende demeure. Des gens pieux disent que par temps calme il est possible d'entendre parfois le son des cloches et des chants s'élever des eaux du lac ou même de voir les toits des bâtiments affleurant à sa surface. Certains assurent même que de temps à autre la ville resurgit des eaux et ouvre ses portes aux âmes pures qui cherchent Dieu.
Les scientifiques qui étudient les mystères de Kitej disent que presque chaque mythe est fondé sur un sujet réel. En effet, selon les géologues, le lac Svetloïar se trouve au point de croisement de deux failles géologiques. Il aurait pu, effectivement, se former en quelques instants et les soldats du Khan Batu auraient pu assister à ce processus.
Mologa ou l'atlantide soviétique
Aujourd'hui, Mologa est l'incarnation de la tragédie, une ville fantôme qui à l'automne, surtout après un été sec, ressurgit des eaux pour montrer des paysages de destruction impressionnants et effrayants. Des restes de maçonnerie des bâtiments et des églises, ainsi que des pavés des trottoirs, permettent de deviner l'orientation des rues d'autrefois.
Même si l'histoire des habitants qui auraient refusé de déménager ne correspond pas à la réalité, la construction des deux centrales hydroélectriques d'Ouglitch et de Rybinsk a été réalisée par un grand nombre de prisonniers de la colonie pénitentiaire de la Volga (Volgolag), dont 20 à 30 mourraient tous les jours, d'après le rapport d'un procureur.
Il est à noter que la destruction de Mologa était un «moindre mal », le projet initial prévoyait en effet d'inonder Ouglitch et Rybinsk, ce qui est difficile à imaginer.
Ouglitch et Kalazine
Mologa n'était pas la seule ville que la création des centrales hydroélectriques et des réservoirs d'eaux a touchée. Ainsi, la ville ancienne d'Ouglitch a perdu une grande partie de son patrimoine. Une partie entière de la rive gauche de la ville a été démolie. S'y trouvaient plusieurs églises et monastères, dont celui de l'Intercession de la Mère de Dieu qui avait été fondé au XVe siècle. Certains affirment qu'à la fin de l'hiver, des collines de glace montent du fond sur lequel se trouvent les ruines des bâtiments et des églises du monastère.
Le symbole le plus connu de cette activité humaine destructrice est le fameux clocher inondé de l'église Saint-Nicolas qui se trouve sur une petite île au bord de réservoir d'Ouglitch près de la ville de Kalazine. Cette dernière a perdu dans les eaux beaucoup de ses monastères et des églises, pourtant le clocher a survécu à l'époque soviétique et, en 2016, des fidèles y ont installé 5 nouvelles cloches qui accompagnent depuis chaque service.