Après avoir rencontré son homologue russe Vladimir Poutine à Sotchi, Recep Tayyip Erdogan a en quelque sorte donné son «feu vert» au rétablissement des contacts avec Damas, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik le politologue turc Mehmet Ali Güller.
«Cette déclaration de Recep Tayyip Erdogan est une conséquence logique, bien que tardive, du processus de normalisation des relations de la Turquie avec ces pays amis que sont la Syrie, la Russie et l'Iran», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que si le gouvernement du Parti de la justice et du développement turc (AKP) voulait effectivement poursuivre sa coopération avec la Russie et l'Iran, il devrait forcément de conclure un accord avec Damas.
«L'absence d'un tel accord a eu une forte répercussion tant sur la Syrie que sur la Turquie elle-même», a souligné M.Güller.
Un autre interlocuteur de Sputnik, Musa Özuğurlu, journaliste qui a longtemps travaillé en Syrie, a relevé que pour s'entendre avec la Syrie, la Turquie devrait renoncer définitivement à soutenir des structures, telles que l'Armée syrienne libre (ASL).
«Pourtant, la Turquie a bien l'intention de continuer à la soutenir pour s'opposer au facteur kurde. C'est sans doute là que se trouve la principale pierre d'achoppement dans ce processus», a insisté M.Özuğurlu.
Selon ce dernier, en tout état de cause, la situation dans le nord de la Syrie exige que la Turquie fasse des concessions et des compromis bien déterminés, sinon elle risque tout simplement de se retrouver embrouillée dans des contradictions géopolitiques.
«Les acteurs opérant dans le nord de la Syrie ont des attentes différentes», a expliqué le journaliste.