Cette question est d'autant plus pertinente que le Format Normandie est actuellement en état de «pause forcée». Un dialogue direct s'est établi à ce sujet entre les USA et la Russie ces derniers mois, se passant de la médiation des dirigeants européens dans les négociations entre Kiev et Moscou, écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Fin septembre, Kurt Volker, représentant spécial des USA pour l'Ukraine, a déclaré que les États-Unis avaient adopté une position plus déterminée vis-à-vis du règlement du conflit dans le Donbass, mais que cela «n'annulait pas le Format Normandie». Tout en expliquant que Washington ne jugeait pas utile de se joindre à ce format dans la mesure où la Maison blanche se fixait pour objectif de remplir des tâches stratégiques.
Le dialogue russo-américain qui a commencé cette année a changé les rôles. «C'était prévisible: les bénéficiaires ne sont pas en France ou en Allemagne, mais en Russie et aux USA. C'est eux qui décident. Berlin et Paris n'ont pas de leviers de pression susceptibles de changer la situation, alors que Washington et Moscou disposent de tels outils — voilà la différence», résume Konstantin Bondarenko, directeur de l'Institut de politique ukrainienne.
A l'issue du sommet du Partenariat oriental, on saura si cela signifie un refroidissement des relations entre l'Ukraine et l'UE dans d'autres domaines.
Selon certains politologues de Kiev, l'avenir dépendra de l'issue des négociations russo-américaines sur les conditions du règlement du conflit dans le Donbass et, comme insiste Kiev (cette position est partagée par Kurt Volker), sur l'avenir de la Crimée. Le politologue Konstantin Bondarenko remarque la formation à Washington de deux centres d'influence sur le dossier ukrainien: «D'un côté le président Trump et le département d'État américain, de l'autre les congressistes, les républicains radicaux et les démocrates. Nous assistons jusqu'à présent à une dualité de positions qui affecte la situation en Ukraine».
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.