Avec 12,6% des suffrages aux législatives, il a décroché 94 des 709 sièges de l'assemblée et en est aujourd'hui la troisième force, écrit vendredi 24 novembre le quotidien Izvestia. Le député Markus Frohnmaier, responsable de l'appareil de l'AfD pendant la campagne, évoque en interview les difficultés liées à la formation du nouveau gouvernement, la reconnaissance de la Crimée, l'expansion de l'Otan, le règlement de la crise migratoire et l'initiative d'un régime sans visa avec la Russie.
«Les démocrates chrétiens ont pratiquement sacrifié leur plate-forme politique pour n'atteindre qu'un seul but: faire réélire Angela Merkel. Sachant que pendant les négociations elle n'a mentionné aucune de ses promesses de campagne. Les électeurs conservateurs, ayant déjà voté pour la coalition CDU/CSU malgré eux, se sentent trahis», déclare Markus Frohnmaier.
Et de poursuivre: «Selon les estimations des entreprises allemandes, l'Allemagne a perdu plus de 42.000 emplois à cause des sanctions. Certaines compagnies ont même fait faillite. Il est évident que les sanctions nuisent sérieusement à l'économie et empêchent l'amélioration de la vie des citoyens allemands. Après tout, la vente de produits de qualité sur les marchés étrangers a toujours été la base de l'économie allemande».
La crise migratoire fait partie des principaux problèmes de l'UE aujourd'hui. L'AfD propose avant tout, au niveau politique, de stopper la vague de migration clandestine en fermant les frontières de l'Allemagne. Deuxièmement, le parti exige de déporter immédiatement d'Allemagne tous les clandestins vers leur pays d'origine. Plus de 200.000 personnes sont reconnues illégales sans pour autant que l'État fasse quoi que ce soit. Troisièmement, il préconise de «déplacer les réfugiés qui ont fui les persécutions politiques et religieuses vers des régions sûres en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, et de leur apporter un soutien».
«Je compte également soumettre au Bundestag une proposition sur la signature d'un accord sur la suppression des visas avec la Russie. Je pense que mes collègues du parti soutiendront cette idée. La mise en place d'une zone de libre-échange de Lisbonne à Vladivostok est mon rêve. Ainsi, l'Europe cessera de s'orienter uniquement sur la coopération transatlantique et une nouvelle perspective eurasiatique s'ouvrira à elle», conclut le député allemand.