Le député européen Marcus Pretzell partage l'opinion de son homologue italien. "Les Etats-Unis ont pressé le gouvernement allemand afin qu'il impose des sanctions contre la Russie. Mais qu'est-ce qui s'est passé en réalité?"
"Quand nous avons infligé des sanctions contre la Russie, les Américains, notamment des hommes d'affaires, ont élargi leur coopération avec elle. Ils continuent de développer leurs entreprises en Russie tandis que nous rejetons ce pays. Je dois reconnaître que c'était très sage de la part des Etats-Unis mais très bizarre de la part de l'Union européenne et notamment de l'Allemagne", a fait remarquer M.Pretzell.
"En effet, nous continuons toujours d'acheter du gaz et du pétrole à la Russie. Et comment cela peut-il aller de paire avec les sanctions? Ce n'est que deux poids, deux mesures. Et nous en verrons les conséquences cette été", a-t-il souligné.
Dans le même temps, les hommes d'affaires occidentaux montrent un grand intérêt pour le Forum à Yalta. Selon le député autrichien Axel Kassegger, cela s'explique par le fait que les entrepreneurs commencent à réfléchir sur ce qui les attend après la levée des sanctions. "Le dialogue respectueux qu'ils envisagent de lancer ici doit servir de base pour la coopération à l'avenir", a-t-il fait remarquer.
Le Deuxième Forum de Yalta se tient du 14 au 16 avril à l'hôtel Mria Resort à la participation d'un millier de représentants de 25 Etats, dont des Etats de l'Union européenne ainsi que de la Malaisie, du Japon, de l'Arménie, de la Biélorussie, du Kirghizstan et du Nicaragua.
Les relations entre la Russie et l'Occident se sont gravement détériorées depuis la crise ukrainienne. Fin juin 2014, l'Union européenne et les Etats-Unis sont passés de sanctions ponctuelles contre des personnes physiques et des sociétés particulières russes à des mesures visant des secteurs entiers de l'économie russe.
En riposte, la Russie a limité ses importations depuis les pays qui ont imposé ces sanctions. Suite à la prolongation des sanctions antirusses, en juin 2015, Moscou a prorogé d'un an l'embargo sur les exportations européennes de produits alimentaires.