Le sénateur russe Souleiman Kerimov ne sera pas incarcéré en France, mais doit rester sur le territoire français et verser une caution d'un montant de cinq millions d'euros, a fait savoir à Sputnik le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre.
«Il ne sera pas incarcéré mais il doit remplir certaines conditions: ne pas quitter le territoire du département des Alpes-Maritimes, se présenter à la police plusieurs fois par semaine, verser une caution d'un montant de cinq millions d'euros, remettre son passeport et ne pas contacter des personnes, dont je ne peux vous communiquer la liste», a précisé M. Prêtre.
La police française a arrêté M. Kerimov lundi à Nice. Mercredi, il a été présenté à un juge, qui selon la procédure, devait prendre une décision sur son éventuelle mise en examen et incarcération.
Le Ministère russe des affaires étrangères a envoyé une note officielle aux autorités françaises. Konstantin Kossatchev, président de la Commission des Affaires étrangères du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) a fait savoir que le chargé d'affaires français avait été convoqué mardi au ministère russe des Affaires étrangères en vue de livrer des explications au sujet de l'interpellation de M.Kerimov.
Le porte-parole du Président russe Dmitri Peskov a indiqué mercredi que le sénateur Kerimov bénéficiait de l'immunité diplomatique et que la Russie entreprenait «tous les efforts possibles, les efforts maximaux, pour protéger ses intérêts juridiques».
Selon la présidente du Sénat russe Valentina Matvienko, toute cette situation nous pousse à nous demander s'il ne s'agit pas du début «d'une chasse aux sorcières, d'une chasse aux représentants du grand business russe, même aux personnalités politiques et fonctionnaires d'État».
Cependant, le porte-parole du Quai d'Orsay a déclaré que le sénateur russe ne pouvait bénéficier de son immunité pénale que pour les «faits accomplis dans l'exercice de ses fonctions», sa validité dans ce cas devant être établie par le juge.
Souleiman Kerimov, représentent du Daghestan au Conseil de la Fédération de Russie, est aussi un homme d'affaire, patron de la société d'investissements «Nafta Moskva», classé 21e fortune de Russie par le magazine Forbes.